Interview pour erom.ch

Nous remercions chaleureusement François Meylan, fondateur de Meylan Finance, pour cet échange riche et inspirant autour d’un sujet essentiel : la veille stratégique. À travers son regard affûté et son expérience du terrain, il nous éclaire sur l’art d’anticiper, d’observer et de transformer l’information en véritable levier de décision et de performance.

Comment définissez-vous la veille stratégique et son importance dans le contexte actuel des entreprises ?

La veille stratégique est une aide à la prise de décision pour une entreprise, une administration voire un Etat grâce à l’observation et à l’analyse régulières des tendances et d’un environnement donné. Ce n’est pas seulement un outil incontournable mais également une nécessité pour la pérennité de l’entreprise dans un monde toujours plus complexe, tant dans la constellation de la concurrence, dans celle des évolutions technologiques que dans celle de l’évolution réglementaire.

Quels sont les principaux objectifs d’une veille stratégique bien menée ?

En plus d’assurer la bonne performance et la survie, à terme, de l’organisation, j’ajouterai garantir votre pleine liberté de manœuvre.

Quels types de veille stratégique existe-t-il (par exemple, concurrentielle, technologique, réglementaire) et comment les prioriser ?

La bibliographie est dense sur le sujet. Chaque auteur amène sa « science ». Mais concrètement il existe autant de veilles stratégiques que de risques que vous identifiez versus pérennité de l’entreprise ou encore le bon fonctionnement d’une administration.

Quelles étapes recommandez-vous pour mettre en place une stratégie de veille efficace ?

En premier lieu et c’est incontournable : établir un bon diagnostic des forces et des faiblesses de votre domaine d’activité, versus votre environnement. A ce titre je recommande la lecture de « Diagnostic et décisions stratégiques » de Tugrul Atamer et Roland Calori, édition Dunod. Une fois la démarche entreprise
avec soins, les méthodes ne manquent pas. Pour mettre sur pied avec vos propres ressources ou avec des ressources externes la veille stratégique spécifique et adéquate.

Quels outils ou plateformes privilégiez-vous pour collecter, analyser et diffuser les informations de veille ?

L’OSINT (Open Source Intelligence) soit la discipline du renseignement qui consiste à collecter, analyser et exploiter des informations provenant de sources publiques et accessibles à tous est la base. Quant aux outils ils sont, chaque jour, plus nombreux. Tel que OCCRP Aleph, aleph.occrp.org ou un moteur de recherche comme « Google Actualités » ou encore un moteur de recherches Intelligence artificielle (IA) tel que le chinois « DeepSeek ». Les outils ne manquent pas. La gratuité est souvent au rendez-vous. Reste à les tester. Mais je suis d’avis que les sources d’informations humaines demeurent incontournables. A savoir, aller sur place et cultiver un entretenir un bon réseau (carnet d’adresses).

Pour la collecte d’informations (outils de surveillance web) ; Google Alerts (gratuit). Pour la surveillance basique de mots-clés ; Mention ou Brandwatch. Pour la surveillance de médias sociaux, sites web et forums ; Talkwalker. Et il y en a beaucoup d’autres.

Les « outils » de collecte dépendent, avant toute chose, de votre secteur d’activité, de votre budget et complexité des données, Une combinaison de solutions gratuites et payantes me paraît optimale.

Comment choisissez-vous les sources d’informations fiables et pertinentes pour votre veille ?

L’offre, en la matière, ne cesse d’évoluer. Dans ce domaine, je recommande la lecture de l’ouvrage « Le renseignement offensif » de Philippe Dylewski qui donne beaucoup de pistes. Quant aux médias, ma préférence va aux médias spécialisés. Les médias mainstream sont rarement pertinents. Ils se sont transformés en communiquant voire propagandiste au service d’une pensée unique. La charte de déontologie du journaliste (Münich 1971) n’est ni connue ni respectée. Le « copier /coller » y est fréquent et la reprise des contenus de l’Agence France Presse (AFP) est devenue la norme. Alors que l’AFP et la charte de déontologie de Münich font deux !

Qui sont les acteurs clés impliqués dans la veille stratégique au sein d’une organisation ?

Cela dépend de la taille, de l’organisation interne, du secteur d’activité et de des ressources propres. Mais je dirais, sans hésiter, le responsable marketing et le responsable des ressources humaines.

Comment intégrez-vous la veille dans le processus décisionnel de l’entreprise ?

Il s’agit d’une activité qui doit s’appliquer au minimum sur une base hebdomadaire. Cela doit être une habitude. Comme on ferme la porte d’entrée de chez soi à clé.

Quels sont vos conseils pour sensibiliser les équipes à l’importance de la veille stratégique ?

Il en va de la pédagogie à la pratique. C’est une vraie culture d’entreprise. Un état d’esprit. Les exemples industriels qui ont connu une fin non reluisante en raison de manquement dans la constellation de la veille stratégique. On se rappelle encore comment l’équipementier finlandais Nokia a perdu définitivement sa domination sur le marché du cellulaire avec l’apparition du premier smartphone de l’américain Apple. La chute de Kodak ou encore les difficultés actuelles de Intel à la faveur de Nvidia. Les exemples sont très nombreux. Il faut être « armé » de la curiosité nécessaire, de la transmettre et de l’entretenir chez ses collaborateurs.

Comment filtrez-vous et analysez-vous les informations collectées pour qu’elles soient exploitables ?

Là est toute la difficulté. Dans une profusion d’informations, dans un monde interconnecté, dans un monde régit par l’émotion et par les fakes news le défi est de taille. Si à l’époque la recherche de l’information et en particulier la recherche du « Renseignement-clé » * consistait en la première difficulté, aujourd’hui le défi consiste en ne pas se laisser submerger voire « intoxiquer » par un flux d’informations continu.
*Le document de l’Armée suisse intitulé « Aide-mémoire pour le service de renseignements de l’armée » (AMSRA) est une lecture de chevet, dans le domaine du renseignement-clé : l’information qui vous permettra de faire toute la différence.

Quels indicateurs utilisez-vous pour évaluer l’efficacité de votre veille
stratégique ?

La perspicacité de l’information récoltée et sa fréquence. Un exemple concret est celui d’une PME qui met en place sa veille :
Elle cible la surveillance des normes environnementales et des innovations matériaux ; Elle forme ses ingénieurs à utiliser des alertes brevets (outil comme PatBase) ; Les insights permettent de lancer un produit éco-conçu avant ses concurrents. Une veille efficace repose sur la rigueur, sur l’agilité et sur l’alignement avec la stratégie globale. En structurant ces étapes, l’organisation transforme l’information en avantage compétitif durable.

Quels sont les principaux défis auxquels les entreprises font face lorsqu’elles mettent en œuvre une veille stratégique ?

L’activité purement économique, soit la production et la vente de biens et de services, l’emporte automatiquement sur toutes les autres activités. Et surtout sur ce que l’on appelle les centres de coûts. La veille stratégique est assimilée à l’instar des RH ou de quelconque activité administrative, à un centre de coût donc non prioritaire.

Comment la veille stratégique peut-elle aider à anticiper les tendances et à gérer les crises ?

La veille stratégique doit, entre autres, fonctionner comme capteur des signaux faibles et des changements d’ambiance. C’est comme on dit … « le diable se cache dans les détails. »

Quelles sont les nouvelles tendances en matière de veille stratégiques (IA, Big Data, etc.) et comment influencent-elles les pratiques actuelles ?

L’actualité oblige, les conflits armés en cours au Moyen-Orient démontrent au quotidien combien des firmes comme l’américain Palantir (Big Data et Intelligence artificielle IA) emporte la palme. Avec tous les écueils qui vont avec. C’est-à-dire que la majorité des cibles sont définies par l’Intelligence artificielle et selon le Haut-Commissariat au droits humains les femmes et les enfants sont les principales victimes. A un niveau jamais connu dans l’histoire de l’humanité. Ce qui fait penser que nous sommes déjà dans l’abus et que comme affirmait récemment le dirigeant russe Vladimir Poutine l’intelligence artificielle est potentiellement une arme de destruction massive qui doit être réglementée sur le plan international. Au même titre que la prolifération des armes nucléaires.

Comment voyez-vous l’évolution de la veille stratégique dans les cinq prochaines années ?

Avec l’avènement de l’intelligence artificielle, une veille stratégique mal intentionnée va générer beaucoup d’injustices et même de victime. Par exemple, imaginez comment un département ressources humaines (RH) peut évincer des candidats sur la seule valorisation ou plutôt l’interprétation subjective des données laissées sur les réseaux sociaux… La centralisation de nos données personnelles peut aussi poser problème. Sur ce plan, je suis dubitatif face à la tendance lourde de l’identité numérique. Plus que jamais nous devons renforcer l’encadrement de la protection des données et la culture de solides normes éthiques.

Entretien de François Meylan pour Romandie Info 

Pouvez-vous expliquer brièvement ce que sont les câbles sous-marins et leur rôle dans le fonctionnement d’Internet ?

Il y en a plusieurs. Souhaitons-nous totalement exclure tout investissement dans cette industrie comme le fait, entre autres, l’institution de prévoyance zurichoise Nest ? Dans ce cas, vous écartez les deux avionneurs Boeing et Airbus dont plus de 50% de leurs activités se situent dans l’armement. Ou alors vous ne recherchez pas spécifiquement à investir dans le secteur qui nous occupe et vous n’appliquez aucun critère d’exclusion. C’est l’indifférence. Ou encore vous voulez vous constituer un portefeuille d’investissement avec un fort biais dédié à cette industrie. Finalement, vous pouvez aussi adopter la posture de notre Conseil fédéral qui encourage cette industrie mais avec des restrictions telles ne pas exporter du matériel de guerre vers un pays présentement en conflit.

 

Quelle proportion du trafic mondial d’Internet passe par ces câbles par rapport aux satellites ?

On estime qu’environ 98 % de l’ensemble du trafic Internet intercontinental passe par des câbles sous-marins. Toutefois, l’Internet par satellite n’est qu’au début d’un développement exponentiel. Déjà, pour assurer la connectivité en cas de problème avec les câbles sous-marins et ensuite pour couvrir des zones qui sont difficiles d’accès.

 

Depuis quand utilise-t-on les câbles sous-marins pour les télécommunications ?

Le premier câble transatlantique est posé en août 1858 entreValentia (Irlande) et Trinity Bay (Terre-Neuve), par deux navires militaires reconvertis en câbliers. Au total, 4 200 km de câble sont alors posés.

 

Comment ont évolué les technologies utilisées dans ces câbles depuis leurs débuts ?

Pour résumer, on est passé du cuivre à des câbles à fibres optiques qui sont construits par enroulement en spirales et traités avec un ou deux revêtements et renforcés de fil d’acier pour son armure.

 

Comment sont fabriqués et installés les câbles sous-marins ?

Le câble optique, composé d’une gaine de protection et d’une armature métallique, est protégé par une gaine isolante. Le tout contient deux paires de fibres optiques. Chaque paire de fibres optiques est activée avec des multiplexeurs.

 

Quels sont les principaux défis techniques lors de la pose de ces câbles ?

Les câbles sont fragiles. Ils peuvent être endommagés par des phénomènes liés à l’activité humaine mais aussi climatiques. Pour les activités humaines, on entend le mouillage de navires, la pêche ou encore les actions de terrorisme ou de vols de matériaux. Ils doivent faire l’objet d’une importante protection. On garde en mémoire cet accident avec des pêcheurs en Écosse qui a privé de communication quelques 23’000 habitants du Schetland, en octobre 2022. Ou encore ces pêcheurs vietnamiens qui ont délibérément détérioré des câbles sous-marins pour en dérober les matériaux, en 2007. Ce qui a plongé près de 90% du Vietnam sans connectivité durant trois semaines.

 

Comment assure-t-on la maintenance de ces infrastructures en cas de panne ou de coupure ?

En premier lieu, il s’agit de les protéger contre les agressions extérieures. On emploie deux techniques: 1) L’ensouillage qui consiste à enfouir les câbles dans le fond marin à une profondeur donnée; 2) La protection externe par des roches, des matelas béton, des coquilles ou autres procédés.

Précisons toutefois que les attentats qui ont visé le gazoduc Nord Stream ont été opérés à une profondeur comprise entre -80 et -110 mètres. Le très critique détroit Bab el-Mandeb couvre une profondeur de fonds marins comprise entre -137 et -2900 mètres soit une moyenne de -524 m. Les câbles sous-marins quant à eux sont enfouis le plus profond possible. Ce qui diminue drastiquement la faisabilité d’activités criminelles à l’encontre des câbles, en haute mer.

 

Quels acteurs (entreprises, gouvernements) dominent aujourd’hui le marché des câbles sous-marins ?

Jusqu’en 2010, les acteurs étaient essentiellement les opérateurs téléphoniques. Aujourd’hui, ce sont plutôt les GAFAM – Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft – qui dominent le marché. Nous dénombrons pas moins de 500 câbles sous-marins à fibre optique. Soit trois fois la distance entre la terre et la lune. Le marché a doublé depuis 2010 et chaque année s’installent 100’000 nouveaux kilomètres de câbles, avec tous les 100 km un répétiteur pour garantir des signaux de qualité.

Là on parle des propriétaires et exploitants mais le leader de l’installation du câble sous-marin est Alcatel Submarine Networks qui a son siège à Saclay, en France, et qui détient environ 40% du marché.

 

Pourquoi ces câbles représentent-ils un enjeu stratégique dans les relations internationales ?

Dans un mondé interconnecté, on ne peut plus faire sans. Au point, où on double voire on triple les lignes. Et même on diversifie avec l’Internet par satellite. Un marché qui est également en pleine expansion.

 

Comment les États ou les entreprises protègent-ils ces infrastructures sensibles contre le sabotage ou les cyberattaques ?

Par le biais de patrouilles marines et en particulier par le biais de la surveillance des stations d’atterrissage. C’est-à-dire les endroits où les câbles sortent de l’eau pour poursuivre sur la terre ferme. C’est le point le plus critique et le plus exposé.

 

Quels sont les risques environnementaux liés à la pose et à l’entretien des câbles sous-marins ?

Bien entendu les câbliers sont des gros bateaux et ils polluent. Mais il y a un impact encore peu connu, selon les scientifiques marins sont les conséquences à long terme des champs électromagnétiques (CEM). Certes les câbles sous-marins peuvent servir d’abri à une grande variété d’espèces marines vivant au fond des mers : anémones, éponges, coraux, étoiles de mer, oursins, vers, bivalves, crabes et autres invertébrés. Mais ils peuvent affecter certaines de ces créatures fragiles, dont beaucoup dépendent de leur propre sens interne du nord magnétique pour naviguer ou utilisent des champs électriques pour les aider à chasser.

 

Existe-t-il des alternatives viables aux câbles sous-marins pour assurer la connectivité mondiale ?

Oui, la connectivité par satellite. Elle est assurée par un réseau de satellites en orbite terrestre basse, max 500 km d’altitude. Proche de la terre pour avoir un temps de réponse court. Elle permet également de couvrir des zones du globe qui ne sont actuellement pas couvertes. On parle beaucoup de Starlink d’Elon Musk mais Amazon est aussi entré sur ce marché avec son projet Kuiper. Starlink estime le déploiement nécessaire de 12’000 à 30’000 satellites pour atteindre une couverture optimale. Chaque satellite pesant 800 kg et est voué à une durée d’exploitation de 5 ans. Le tout est mis en orbite par le lanceur Fusée Falcon 9.

Les Chinois avec leur programme GW devraient avoir mis 13’000 satellites à l’horizon de 2026. C’est-à-dire demain.

Pour l’heure, les principaux inconvénients de l’internet par satellite sont le temps de réponse, la qualité de transmission moindre par rapport au câble et le prix pour l’usager final.

 

Comment voyez-vous l’avenir des câbles sous-marins dans un monde de plus en plus connecté ?

Leur nombre augmente régulièrement : ils étaient environ 263 en 2014, puis 378 en 2019 et 406 en 2020. Le câble évite la perte de temps induite par la distance nécessaire pour effectuer une transmission par satellite. Soit 0,24 seconde dans le cas d’un aller-retour vers un satellite géostationnaire. En plus, le développement des pays membres des BRICS ou encore ce qu’on appelle communément le sud global augmente la demande en câbles sous-marins. Ces acteurs à l’influence exponentielle ne vont pas longtemps se reposer l’infrastructure des GAFAM ou encore la pseudo bienveillance occidentale. Ils voudront être indépendants en terme de connectivité.

 

Quels développements technologiques pourraient améliorer leur performance ou leur sécurité ?

Les câbles à fibre optique sous-marins modernes ont généralement une épaisseur comprise entre 0,8 et 1,2 pouce. Ils sont constitués de plusieurs couches de matériau protecteur, tel que le Kevlar, autour d’un seul noyau de fibre de verre. La couche la plus externe est généralement un revêtement en polyéthylène pour protéger le câble de l’environnement.

 

Selon vous, quelle est la plus grande idée fausse que le grand public a au sujet des câbles sous-marins et de leur rôle dans Internet ?

La solidité de l’infrastructure. De croire que tout bénéficie d’une fiabilité imparable. Je pense que le divin nous a plutôt épargné jusqu’à présent. Parce qu’en réalité tout est très fragile et les câbles sous-marins, en jargon militaire, peuvent être considérés comme des cibles molles.

L’initiative populaire fédérale «Sauvegarder la neutralité suisse» a été déposée à la Chancellerie fédérale le 11 avril dernier par le comité d’organisation de la Neutralitätsinitiative. 

Avec quelques 129’806 signatures valables, le dépôt du texte qui vise l’adoption d’un nouvel article constitutionnel (l’art. 54a) a pour le moins le mérite d’inviter à un débat aussi nécessaire que pédagogique. En premier lieu, parce que les décisions de notre Conseil fédéral (CF) qui font polémiques ne cessent de se multiplier.

Entre autres, celle de reprendre à sa charge l’ensemble des sanctions prises par la Commission européenne à l’encontre de la Fédération de Russie; celle de poursuivre le commerce des armes avec Israël; celle d’un criant silence face aux agressions répétées contre le territoire souverain du Liban; celle d’organiser le sommet inutile de Bürgenstock ou encore celle de travailler avec PESCO, une structure de l’Union européenne (UE) qui permet aux services de sécurité de l’État ukrainien le tristement célèbre SBU de s’entraîner à la cyberguerre sur notre territoire.

Ensuite, sur le plan pédagogique parce que trop souvent le public comme nos médias confondent la neutralité perpétuelle et armée de la Suisse avec la politique de neutralité. Le projet de nouveau texte législatif proposé il est vrai par un comité teinté aux couleurs de l’UDC propose de fixer dans le marbre de la Constitution les contours mêmes de l’exercice de la politique de neutralité. Plus précisément et conformément à cette disposition, la Suisse ne pourra adhérer à aucune alliance militaire ou défensive et elle ne pourra coopérer avec une telle alliance uniquement en cas d’attaque militaire directe contre le pays, ou en cas d’actes préparatoires à une telle attaque.

La Suisse ne pourra en outre pas participer aux conflits militaires entre États tiers et ne pourra pas non plus prendre de mesures coercitives non militaires, c’est-à-dire de sanctions, contre un État belligérant. Enfin et comme le rappelle le portail du gouvernement suisse dans son communiqué du 26 juin 2024, la disposition prévoit que notre pays fera usage de sa neutralité pour mettre à disposition ses services en qualité de médiatrice. Les initiants sautent à pieds joints dans la soupe souvent épaisse de l’exercice de la politique de neutralité. On y voit également une volonté de contenir les aspirations de la ministre de la Défense et accessoirement présidente de la Confédération Viola Amherd, qui nous rapproche chaque fois plus de l’OTAN. 

Mais qui ou quoi peut motiver la responsable de l’Armée à piétiner l’esprit de la sacro-sainte neutralité helvétique? Pour la politique vaudoise Suzette Sandoz, interviewée sur le plateau d’Antithèse le 20 juin 2023, il apparaît difficile pour nos ministres de résister au narcissisme et au qu’en-dira-t-on des puissants, tels que la Commission européenne et la Maison Blanche. De son côté, l’ancien ambassadeur Georges Martin rappelle que notre pays a aussi un État profond qui rêve que la Suisse soit le 33ème membre de l’OTAN.

L’Organisation de l’Alliance Atlantique Nord, qui, faut-il le rappeler, n’est plus une alliance défensive depuis fort longtemps. Du moins, depuis qu’elle fomente des guerres sans aucune résolution de l’ONU lire à ce propos l’ouvrage de Daniele Ganser ou depuis qu’elle entraîne ouvertement les soldats ukrainiens à faire la guerre à la Fédération de Russie… déjà en 1995 ! (1)(2) Ou plus près de nous avec sa Déclaration du sommet de Madrid, à l’été 2022, dans laquelle elle désigne ouvertement la Chine comme menace existentielle: «Nous nous trouvons face à une compétition systémique de la part d’acteurs, parmi lesquels la République populaire de Chine, qui portent atteinte à nos intérêts, à notre sécurité et à nos valeurs, et qui cherchent à fragiliser l’ordre international fondé sur des règles.»

Qu’en est-il de la genèse de la neutralité helvétique?

Celle-ci est décidée lors du Congrès de Vienne, au printemps 1815, par les puissances européennes qui ont vaincu Bonaparte. Au mois de novembre de la même année, elle est inscrite dans le Traité de Paris. Elle stipule bien qu’il s’agit d’une neutralité permanente et armée. En 1848, elle est inscrite pour la première fois dans la Constitution et son cahier des charges est ratifié lors de la Convention de La Haye en 1907. En résumé, la Suisse ne peut prendre part à aucun conflit armé, ni y envoyer ses soldats à l’étranger.
Ce qui laisse une grande latitude aux autorités helvétiques quant aux modalités de la revendication de la neutralité.

Quid de la politique de neutralité ?

C’est l’affirmation de notre neutralité selon les circonstances et les protagonistes du moment. Soit une diplomatie à géométrie variable. Les nombreux exemples qui émanent des deux guerres mondiales sont éloquents: tantôt banquière du III Reich; tantôt sanctuaire des services secrets alliés; tantôt vague de licenciements des employés juifs de la compagnie Swissair; tantôt terre d’asile pour les persécutés du Vieux Continent. En passant par dicter au Comité International de la Croix Rouge (CICR) la ligne à adopter et par la transformation des manufactures horlogères genevoises en usines à munitions pour les nazis. Comme le rappelle Suzette Sandoz, la neutralité est la position la plus difficile à tenir. C’est une posture courageuse et honorable pour l’ex-ambassadeur Georges Martin. C’est surfer sur la crête. C’est une posture d’équilibriste avec, comme priorité absolue, les intérêts de la nation. Elle a préservé les Suisses de la guerre. Mais, elle a aussi rendu de nombreux services aux grands de ce monde.

La démarche de la Neutralitätsinitiative est louable. Amener le débat sur ce qui constitue la pierre angulaire de l’ADN et de la cohésion helvétiques qui a déjà plus de deux siècles, dans un monde qui change.

Cependant, ce n’est pas l’avis du Conseil fédéral qui, dans son message du 26 juin 2024, propose de rejeter l’initiative sur la neutralité sans même lui opposer un contre-projet. Une fois n’est pas coutume, c’est tenter de tuer le débat. Finalement et comme pour les mesures d’exception prises lors de la crise Covid-19, ce sera au peuple de décider par le biais des urnes.

(1) La documentation du Forsvarets Efterretningstjeneste (FE), service de renseignement militaire du Danemark, que le soussigné a visité, à l’été 2023 révèle que l’OTAN préparait les militaires ukrainiens à faire la guerre à la Fédération de Russie depuis 1995 déjà.

Ce mercredi 6 novembre 2024, la chaîne d’information russe Sputnik, nous a sollicité pour commenter, lors d’une entrevue en vidéo conférence entre Morges et Moscou, l’élection présidentielle américaine.

Au cours de l’entrevue, Donald Trump et la chaîne d’information américaine Fox News ont confirmé l’élection du 47ème président des Etats-Unis d’Amérique. Ce qui a orienté le ton des dernières questions. Cet entretien qui traite de sujets économiques, de société et de politique générale vous est résumé et vous offert dans ce document. Toutefois, les opinions exprimées n’engagent que votre serviteur et non Meylan Finance Sàrl.

En vous souhaitant une bonne lecture, nous demeurons à votre pleine disposition.

1. Kamala Harris accuse Trump de vouloir détruire la démocratie, Trump de son côté voit ceux qui s’opposent à lui comme des ennemis. On a rarement vu autant de violence sur la scène politique américaine, avec la tentative d’assassinat contre Trump. Est-ce que les Etats-Unis risquent de plonger dans une guerre civile ?

Vous parlez de la guerre civile. Les Etats-Unis l’ont déjà connue. Aujourd’hui, on en est à la fois encore éloignés et plus proches que jamais. La ville de Washington s’est barricadée. Le risque même s’il est infime aurait des conséquences désastreuses. C’est pour ça qu’il ne peut être ignoré par les autorités. Quant à la violence que vous évoquez elle est propre à notre époque brutale, consumériste et déshumanisante.



2. En 2016, les médias étaient complètement passés à côté de la vague en faveur de Trump, cette année les médias ont plutôt pris leurs précautions mais ont continué de prendre position massivement en faveur de Harris. Les médias font-ils les élections ou au contraire sont-ils devenus un repoussoir ?

Nos médias mainstream et ce n’est pas nouveau décident à notre place ce que l’on doit penser. Ils ne respectent plus la charte de déontologie du journaliste de Münich de 1971 qui prescrit comme premier devoir la recherche de la vérité quel qu’en soit le prix. Parce que le public a le droit de la connaître pour exercer la démocratie. Aujourd’hui, on en est loin et c’est un réel indicateur de la bonne santé ou pas de notre démocratie. Ils sont devenus communicants voire propagandistes quand ils sont payés d’une manière ou d’une autre quand ils diffusent leurs fausses nouvelles.



3. Déjà en 2016, Trump avait été affublé de l’étiquette de populiste, il avait rallié à sa candidature une partie des classes populaires délaissées par la désindustrialisation. Est-ce que Trump est vraiment le candidat du peuple ? Est-ce que les classes populaires ont vraiment vu leurs conditions s’améliorer lors de sa présidence ?

Hors effets de la pandémie Covid-19, le chômage, avec Trump, a atteint son plus bas niveau historique à 3.5%. Il a baissé les impôts, comme promis. Il a également augmenté les investissements dans certains secteurs. Il a stimulé les profits des entreprises. Il est parvenu à faire revenir aux Etats-Unis des entreprises et des lignes de production. Tout le monde en a profité.



4. Lorsque Donald Trump a été président de 2016 à 2020, beaucoup de contrepoids institutionnels ont limité son action, par exemple avec la majorité des juges de la Cour suprême du côté des démocrates. La situation a radicalement changé à la Cour suprême, Trump élu président en 2024 aura-t-il une marge de manœuvre beaucoup plus grande qu’auparavant ?

La Cour suprême va pencher de son côté. Trois des neufs juges encore en fonction ont été nommés par Donald Trump lui-même. Je me méfie plus de l’Etat profond et crains que la ou les tentatives d’assassinat qui ont visé le candidat républicain n’augurent rien de bon pour la longévité de Monsieur Trump.



5. C’est la première fois qu’un président sortant ne se représente pas, que doit-on retenir de la présidence de Joe Biden ?

Avec les déboires judiciaires de son fils aîné Hunter qui fut longtemps protégé par l’Etat profond et son propre état de santé, l’exploit est qu’il ait terminé son mandat. Ce qui est difficilement compréhensible est que la Vice-présidente Kamala Harris n’ait pas été d’avantage préparée pour prendre la relève.



6. L’élection présidentielle américaine est toujours très compliquée avec des grands électeurs choisis dans chaque Etat, avec les fameux « swing States »*, de telle sorte que la majorité absolue des électeurs est indispensable pour se faire élire. Est-ce que les Etats-Unis sont véritablement un exemple de démocratie lorsque l’on voit que la présidence américaine peut basculer pour quelques voix dans une poignée d’Etats pivots qui sont souvent les mêmes à chaque élection ?

La notion de démocratie est très occidentale. Encore faut-il savoir de quelle démocratie parle-t-on ? En France, Emmanuel Macron a été élu « grâce » à l’épouvantail du « Rassemblement national » avec seulement 38.52% des électeurs inscrits. Et son gouvernement décide à coups de décrets de l’article 49.3 et s’assied sur les votes de l’Assemblée nationale. Est-ce encore une démocratie ? Singapour qui est une dictature dite éclairée connaît une prospérité et une sécurité pour ses citoyens d’un tout autre standing… n’est-ce pas mieux ? L’interprétation de la démocratie jouit d’un très large spectre. Oui les Etats-Unis demeurent un modèle en matière de démocratie.



*L’élection présidentielle américaine est un scrutin indirect : aux urnes, les électeurs désignent les 538 grands électeurs qui eux, voteront ensuite pour élire le prochain dirigeant.

Une victoire se traduit donc par les voix de 270 grands électeurs. Pour rappel, chaque Etat dispose d’un nombre de grands électeurs différents, correspondant au nombre de représentants au Congrès : le Wyoming, par exemple, cumule trois votes malgré ses plus de 560.000 habitants.

Dans 48 des 50 Etats s’applique la règle du « winner takes all », permettant à la liste arrivée en tête de chaque Etat de rafler toutes les voix des grands électeurs. Les seuls Etats dérogeant à cette règle, où les grands électeurs sont répartis proportionnellement, le Maine et le Nebraska, accumulent neuf votes.

Pour les « swing States », le Nevada représente 6 votes, le Wisconsin 10 votes, l’Arizona 11 votes, le Michigan 15 votes, la Géorgie et la Caroline du Nord 16 votes chacun et enfin, la Pennsylvanie regroupe 19 votes. Au total, ils permettent donc de récolter 93 votes.  



7. A chaque élection, on parle aussi du problème des votes par correspondance. Cette année, Elon Musk a aussi pointé du doigt le fait que plusieurs Etats autorisent à voter sans la moindre pièce d’identité. Est-ce que l’élection américaine est transparente et honnête ?

Le vote par correspondance n’est pas le problème mais plutôt la solution. Ce fut le cas, du moins, pour la Suisse qui l’a introduit à la fin des années 1970 et avec succès pour tenter de booster la faible participation d’alors. Le vote par correspondance est ancré dans la loi suisse depuis 1994 et aujourd’hui on estime que près de 90% des suffrages s’expriment ainsi et sans présentation de pièce d’identité. C’est rarement le système le problème mais plutôt ceux qui l’utilisent. Il est question de confiance, de discipline et d’éducation.



8. Traditionnellement, les Américains accordent plus d’attention aux problèmes économiques et intérieurs, et moins aux questions de politique étrangère. Quelles difficultés économiques polarisent aujourd’hui les Américains ?

C’est difficile de trouver à redire sur l’économie la plus dynamique du monde. En plus du défi de contenir l’inflation, c’est veiller à un atterrissage en douceur de Wall Street qui bat tous les records en enrichissants toujours les mêmes alors que les autres places boursières du monde sont restées bien en retrait. Et comme le dit l’adage « Quand Wall Street éternue les autres s’enrhument. » Plus localement, je pense aux déboires à répétitions de la firme Boeing qui est un vaisseau amiral de l’économique américaine et des milliers d’emplois menacés. C’est une priorité. Soutenir ce fleuron qui ne peut sombrer, pour des raisons stratégiques et de savoir-faire. Mais à l’échelle du pays c’est anecdotique.



9. Le trumpisme est synonyme de guerre économique, surtout contre la Chine. Avec les problèmes de dette publique, Donald Trump voudrait imposer 10% de droits de douanes sur toutes les importations, et bien plus contre la Chine. Au-delà de la guerre économique, assiste-t-on à un retour en force du protectionnisme ? Et même plus largement est-ce qu’on se dirige vers une démondialisation ?

Un peu de protectionnisme n’est pas un mal. Tout est question de dosage. Par exemple, ni la Suisse ni l’Union européenne n’ont su protéger l’industrie photovoltaïque qui est pourtant stratégique – on parle d’une énergie renouvelable majeure – et aujourd’hui nous subissons une cascade de faillites et on perd la maîtrise et le savoir-faire de cette industrie d’avenir. Quant à la mondialisation, elle s’essouffle mais nous n’allons pas reculer sur ce plan. Les consommateurs sont trop habitués à ce paradigme.



10. Puisque nous parlons de la guerre économique de Washington contre Pékin, qui va gagner cette guerre ? La plupart des pays du monde ont la Chine comme premier partenaire commercial et la Chine s’oriente de plus en plus vers son marché intérieur.

La Chine a progressivement pris la tête, devenant aujourd’hui le leader mondial dans de nombreuses technologies dites essentielles. Un rapport récent de l’Australian Strategic Policy Institute (ASPI) met en lumière ce changement important, montrant que la Chine est désormais en tête dans environ 90% des technologies clés, dépassant de manière significative les Etats-Unis. Ce renversement des positions entre les deux géants mondiaux a des implications importantes pour l’avenir de l’innovation, de la sécurité et de l’économie en général. L’ASPI met en garde contre le risque de monopole chinois dans 10 nouvelles technologies, en particulier celles à applications militaires, telles que les moteurs d’avions avancés, les drones, les robots collaboratifs et les systèmes de positionnement et de navigation par satellite.



11. Le sujet principal de toutes les campagnes présidentielles de Trump a toujours été l’immigration. En 2016, il voulait construire un mur, cette année il promet la plus grande expulsion de clandestins de l’histoire des Etats-Unis. Les Américains ont-ils raison de s’inquiéter de l’immigration et la politique de Trump a-t-elle vraiment fait ses preuves ?

Les années 2021, 2022 et 2023 ont battu tous les records d’entrées illégales soit un total de 7,9 millions. Le record mensuel historique est celui de décembre dernier avec 302’000 entrées illégales. Les conséquences sont le dumping salarial et l’insécurité. A contrario, l’immigration légale contribue positivement au niveau de vie moyen et à la croissance économique.



12. Kamala Harris a elle-même promis de durcir la politique migratoire, est-ce que le sujet est en train de faire consensus ?

Le sujet fait consensus.



13. On l’a dit, la politique étrangère intéresse moins les électeurs américains, pourtant la guerre entre Israël et les Palestiniens et le Liban a divisé le parti démocrate sur l’approche de la Maison-Blanche sur la guerre, que l’administration américaine n’exerce pas suffisamment de pression sur les dirigeants israéliens. Pourquoi la question israélo-palestinienne s’est-elle finalement invitée dans le débat ?

Il est difficile de ne pas se questionner face aux carnages que provoque Tsahal – l’armée israélienne – sur les populations civiles de Gaza et du Sud Liban. Les chiens ont été lâchés et Tsahal tue pour tuer en balayant d’un revers de main toute notion de proportionnalité et de priorité à l’innocent. Ce qui heurte globalement l’inteligencia nord-américaine. Dans le même temps, l’Etat profond soutient sans réserve le bellicisme actuel des autorités israéliennes puisque qu’elles diminuent drastiquement le pouvoir de nuisance du Hezbollah qui est un ennemi commun et surtout frappent en Iran les fabriques de missiles, de munitions et de drones. Autant de matériel qui ne pourra pas être livré à la Fédération de Russie contre l’Ukraine et l’OTAN.



14. Un autre point de crispation concerne le soutien à l’Ukraine contre la Russie, les Etats-Unis ont accordé des montants faramineux à Kiev. La présidentielle américaine a été scrutée de très près car certains observateurs estiment que l’élection de Trump signe la fin de l’aide à l’Ukraine. Est-ce que cette échéance électorale peut vraiment être un tournant pour le conflit ukrainien ?

On se rappelle le premier mandat de Donald Trump au cours duquel il a souhaité faire revenir les militaires américains et se désengager un maximum des conflits. On pense en particulier à l’Afghanistan. De surcroît, il a déclaré récemment que les Etats-Unis n’avaient semé que le chaos et la mort avec leurs engagements militaires à l’extérieur. Ce qui comprend également les guerres illégales de l’OTAN. Lire sur ce sujet « Les guerres illégales de l’OTAN » de Daniele Ganser. Donc oui si Donald Trump est élu la fin du conflit en Ukraine sera proche. En l’état actuel du champ de bataille, cela se fera à l’avantage de la Fédération de Russie.



15. Est-ce que l’élection présidentielle change vraiment quelque chose pour la politique américaine ? On parle souvent de l’influence de l’Etat profond, du fédéralisme qui laisse une grande marge de manœuvre aux Etats, etc.

Il existe le risque de la recherche d’une concentration du pouvoir dans les mains de Donald Trump et de son entourage. On ne peut le nier. C’est deux Amériques qui s’affrontent. L’Etat profond et les autres… c’est-à-dire NOUS !

Qu’est-ce que l’Etat profond ? C’est la haute finance couplée aux intérêts pétroliers et le tout stimulant le complexe militaro industriel et la création de conflits de part le monde : le printemps arabe ; les révolutions colorées ; la création de monstres comme Daesh; la désintégration des Etats nations et le capitalisme sauvage sous couvert de wokisme et de féminisme dogmatique. C’est le choc de deux mondes dont on connaît déjà les dégâts provoqués par le premier et dont on ne connaît pas encore les conséquences de l’autre. Même si on les craint déjà. Je recommande la lecture de l’ouvrage de Jean-Maxime Corneille « L’Etat profond et la guerre civile fabriquée. »

 

16. Donald Trump vient de revendiquer la victoire à la présidentielle américaine. Il va vers une victoire encore plus large que celle qu’il avait obtenue en 2016. Le camp démocrate pensait qu’il faudrait plusieurs jours pour comprendre qui est le vainqueur. D’après vous, est-ce que nous venons d’assister à une vague rouge républicaine ? Est-ce un résultat prévisible, d’après vous ?

C’est l’expression d’une Amérique qui a de vrais problèmes au quotidien et qui est révoltée d’être prise de haut par une pseudo élite qui a les médias mainstream et la censure des Facebook, Youtube et autres à sa botte. Quant à la prévision du résultat de l’élection, la campagne creuse et en paillettes de Kamala Harris n’augurait rien de bon pour le camp démocrate. Par ailleurs, la plateforme de paris financiers en ligne Polymarket annonçait une victoire très net pour Trump déjà à partir du 18 septembre dernier.



17. La semaine dernière le Sud global s’est réuni à travers les BRICS à Kazan, l’Afrique sera au cœur de la présidence brésilienne des BRICS en 2025. Que doivent attendre l’Afrique et le Sud global de l’élection de Donald Trump ?

Qu’il n’y aura plus d’ingérence ni de fomentation de ces fameuses révolutions colorées. Parler d’égal à égal, dans le respect mutuel et sans se donner en spectacle comme l’a fait, par exemple, trop souvent Emmanuel Macron.



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