Marchés et perspectives – Analyses des marchés
Actions suisses privilégiées en 2023
C’est l’avis de Christian Gattiker, diplômé Chartered Financial Analyst (CFA), Directeur de la recherche chez Julius Baer : Certes, la valorisation relative du Swiss Market Index (SMI) se situe au-dessus de sa moyenne historique. Toutefois, le rendement des dividendes des sociétés du SMI demeure attractif par rapport au marché obligataire. En dépit de la nette remontée du rendement des emprunts de la Confédération à plus de 1% au cours de 2022, ce niveau reste très inférieur au rendement des dividendes offert par les titres du SMI qui dépasse les 3%.
Toutefois, les actions favorites de Julius Baer sont autres que celles de l’indice phare. La banque zurichoise préfère les entreprises Accelleron Industries (ancienne unité d’ABB); Tecan, le fournisseur zurichois d’instruments et de solutions de laboratoire destinées à des entreprises pharmaceutiques et biotechnologiques et le chocolatier Lindt & Sprüngli. (1)
Infrastructures sont incontournables
La volonté de relocalisation de productions stratégiques après la découverte de nos dépendances à l’égard de pays étrangers éloignés depuis la pandémie et les transformations liées à la volonté de développer plus rapidement les nouvelles énergies créent des opportunités dans le secteur industriel. L’Europe devrait en offrir de nombreuses dans ce domaine. Mêler le renouveau de pans entiers de l’industrie et les concepts de market timing les plus fins pour tirer le meilleur parti de ma cyclicité économique retrouvée nous semble une approche efficace pour nous accommoder au mieux du nouvel environnement économique. (2)
Une récession anticipée…
Le ralentissement économique, considéré comme l’un des mieux annoncés de mémoire d’investisseur , est tout proche. Compte tenu de la vitesse et de l’ampleur avec lesquelles la récession semble inévitable. Même si le resserrement de la politique monétaire (remontée des taux d’intérêt) de la banque centrale américaine (Fed) commence à porter effet et l’activité économique à ralentir, l’inflation restera probablement supérieure à l’objectif des 2% de la Fed en raison de la rigidité des prix des services et d’autres éléments clés comme le logement. Les niveaux élevés d’inflation devraient empêcher la Fed de procéder à un assouplissement prononcé. En d’autres termes, le régime des taux d’intérêts est passé de « plus bas » à «plus haut » pour un certain temps. (3)
Le consensus suggère une récession aux États-Unis et une encore plus profond en Europe. L’on s’attend à ce scénario depuis quelques mois suite au choc inflationniste. Sa réalisation pourrait mettre en lumière des problèmes structurels dans l’économie ou spécifiques à des noms particuliers. Typiquement dans une récession, on découvre des problèmes qui sont lentement montés à la surface comme la vulnérabilité de certaines entreprises. Tout ceci suggère l’analyse approfondie des bilans et de la gestion des émetteurs de dette. Cependant, le marché commence de plus en plus à anticiper le rebond éventuel des économies européennes et américaines. Les marchés devraient réagir positivement dans les semaines et les mois qui viennent. (4)
- «A nouvel environnement, nouvelles thématiques d’investissement », Frédéric Leroux, Responsable de l’équipe Cross Asset, Carmignac, 4 janvier 2023, allnews ;
- Laura Jalabert, directrice de l’équipe des ventes iShares, institutionnel, Romandie et Tessin, BlackRock, 4 janvier 2023, allnews;
- Sébastien Galy, Senior Macro Strategist, Nordea Asset Managenent (NAM).
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Big data – Palantir et la veille stratégique
À son plus bas en Bourse, Palantir Technologies est pourtant loin d’être une entreprise en prise des vendeurs à découvert. L’année prochaine, son action sera d’ailleurs l’une des plus surveillées, avec un potentiel énorme à l’achat selon certains analystes. Du côté de Bank of America, l’objectif est à 14 dollars (le cours de Palantir est actuellement à 6 dollars) et la banque évalue le potentiel de croissance à 115 %.
Premièrement, la société est assise sur 2,4 milliards de dollars de liquidités nettes, soit environ 1 dollar par action (et elle est déjà rentable). Deuxièmement, Palantir travaille avec des fournisseurs de défense et des prestataires de services pour étendre l’utilisation de ses produits”, écrivaient les analystes de la banque de Caroline du Nord.
Avec la guerre en Ukraine, c’est pour le compte de l’armée britannique que la société américaine déploiera son outil de prises de décision stratégique en temps réel, sur la base d’analyse de précision de l’avancée du conflit au sol. Une entente à 91,4 millions de dollars qui vient tout juste d’être annoncée ce vendredi. Elle aidera les opérations militaires et le renseignement, et viendra compléter un premier projet pilote avec la Royal Navy (la marine anglaise) commencé il y a deux ans.
Derrière les produits de Palantir se trouve une technologie d’intelligence artificielle développée depuis des années pour le compte des États-Unis. Le chouchou de la CIA, qui aurait permis de traquer Ben Laden, aurait aussi été utilisé par l’ancien Président des États-Unis Donald Trump, via un produit appelé “prédiction de l’ordre public”. Depuis, l’entreprise cherche à diversifier ses revenus et s’adresse à un marché plus grand qui comprend les entreprises privées. Après être entrée en Bourse, Palantir a dû investir (en particulier dans sa communication et son marketing).
Palantir va mieux
C’est pour cette raison, aujourd’hui, que la société a pris de plein fouet la correction des valeurs stratégiques sur les marchés financiers. L’entreprise dont l’action baisse de 66 % sur un an n’est toujours pas profitable, mais l’équilibre est maintenant en visuel. Cela pourrait grandement motiver les investisseurs. En jetant un coup d’oeil aux résultats du dernier trimestre, on distingue que la marge des pertes d’exploitation se réduit, passant de 23 % l’année dernière à 10 % aujourd’hui. Une information à compléter par celle de la hausse des revenus.
La dilution des contrats controversés avec les États-Unis sera aussi un moyen de redorer l’image de la société et ne plus repousser certains à investir. Qui plus est, lors du dernier trimestre, Palantir est passé de 115 à 228 clients (y compris des clients français avec sa présence chez Station F), de quoi confirmer la bonne conduite de ses plans. (1)
- « Pourquoi Palantir est l’une des actions les plus surveillée de 2023 », Hadrien Augusto, 23 décembre 2022, presse-citron.net;
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L’année du redressement pour zur Rose ?
Pharmacie en ligne
AWP – La dégringolade à laquelle les investisseurs ont assisté est liée aux nombreux retards dans le déploiement de l’ordonnance électronique en Allemagne, une innovation très attendue.
En effet, elle aurait dû être introduite dès le 1er janvier 2022, mais des problèmes techniques en ont retardé le lancement. Début 2022, l’autorité compétente, Gematik, a publié une nouvelle feuille de route prévoyant un lancement au deuxième semestre. Mais ses plans ont été contrariés une fois de plus, à telle point que le projet pilote en Rhénanie-du-Nord-Westphalie a dû être interrompu au mois de novembre.
Toutefois, ce retard devrait être le dernier. Le ministre fédéral allemand de la Santé, Karl Lauterbach, a fait une promesse ambitieuse il y a quelques jours à Berlin : l’ordonnance électronique sera définitivement introduite en 2023. D’après ses déclarations, le soi-disant problème technique qui avait causé des retards sera résolu d’ici le milieu de l’an prochain. Par ailleurs, le ministre allemand envisage de nouveaux services à valeur ajoutée pour l’ordonnance électronique.
La part du lion dans ce gâteau à plusieurs milliards
Bien sûr, Zur Rose n’est pas seule dans les starting-blocks. Son concurrent, Shop Apotheke, voudrait lui aussi s’accaparer une part de ce gâteau de plusieurs milliards. Cependant, compte tenu de son avance technologique, Zur Rose a toutes les cartes en main pour faire partie des principaux bénéficiaires. De plus, ce marché estimé à plus de EUR 50 milliards est suffisamment important pour pouvoir accueillir plusieurs grands acteurs.
Les pharmacies en ligne suscitent une forte demande, même sans ordonnances électroniques. Le coronavirus a fortement dopé les ventes en ligne. Du jour au lendemain ou presque, les consommateurs ont changé leurs habitudes et se sont rués sur la première pharmacie en ligne d’Europe. Fin 2020, l’entreprise établie à Frauenfeld, dans le canton de Thurgovie, comptait 10.5 millions de clients actifs, soit une hausse de plus de 50% par rapport à l’exercice précédent. Et cette croissance a continué, avec 12.4 millions de clients actifs à la fin de 2021, avant de fléchir légèrement sur les trois premiers trimestres 2022, où Zur Rose n’en comptait plus que 11.3 millions. Cette diminution du nombre de clients peut toutefois s’expliquer par la stratégie de l’entreprise, qui a procédé à des optimisations pour devenir plus rentable sur son marché d’Europe du Sud.
L’action a le vent en poupe
En ce qui concerne la rentabilité, l’action Zur Rose est toujours dans le rouge. Mais cela devrait bientôt changer, et ce, quel que soit l’avancement du projet d’ordonnance électronique. Un plan de rentabilité EBITDA a été élaboré pour 2023, lequel serait en bonne voie selon le Conseil d’administration. Les premiers effets positifs seront visibles dès cette année. La fourchette cible a été réduite pour l’EBITDA après correction : entre CHF -75 millions et CHF -85 millions, contre CHF -95 millions précédemment. L’objectif à moyen terme d’une marge EBITDA de 8% a en outre été confirmé. D’autre part, la pharmacie en ligne rationalise son réseau de distribution pour atteindre ses résultats prévisionnels. Par exemple, le centre logistique de Brême, en Allemagne, sera fermé à la fin de l’année. Désormais, ce sera la pharmacie DocMorris qui livrera les médicaments aux clients via son nouveau centre logistique de Heerlen, aux Pays-Bas.
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Positionnement – Janvier 2023
« Les leçons de 2022 acquises, place à une année 2023 plus constructive »
Chers Clients, Chers Partenaires et Chers Lecteurs,
L’année dernière a livré, dans la souffrance, plusieurs leçons. L’une d’elles est que les marchés, comme les analystes, ont du mal à appréhender rapidement la portée d’un choc. À fortiori, deux chocs : la pandémie et le retour de la guerre à haute intensité sur le Vieux continent. L’année fut particulièrement effrayante avec aucun salut et des baisses à deux chiffres tant sur les actions que sur les obligations et le métal jaune. Tout au long de 2022, l’inflation a été continuellement révisée à la hausse et les perspectives de croissance étaient, elles, revues à la baisse. Les incertitudes géopolitiques, le resserrement des conditions de crédit et une inflation élevée continueront à peser sur les marchés en 2023. Nous attendons une stabilisation des taux d’intérêts vers 5% de la part de la Réserve fédérale et vers 3.50% dans la zone euro. Les taux vont rester à ces niveaux pour l’ensemble de l’année. L’objectif des deux côtés de l’Atlantique est de contenir un 2% d’inflation. Les tendances lourdes demeurent les mêmes : des besoins d’investissements colossaux pour assurer nos besoins énergétiques et pour assurer la sécurité à nos frontières. L’inde qui est en passe de devenir la première population mondiale. Après la grande « purge » l’an dernier, sommes globalement optimistes pour 2023 ! (1) (2)
- Natixis IM, Perspectives 2023, avec Patrick Artus, conseiller économique, 12.01.2023 ;
- Vontobel EAM : The Hump Day 18 janvier 2023 ;
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