Credit Suisse: la gueule de bois et les gérants indépendants
Dimanche, 19 mars 2023, jour où seulement quelques heures ont été nécessaires, sous la pression des marchés financiers, pour mettre à mort un établissement bancaire de renommée nationale et internationale (Credit Suisse), restera assurément un jour très sombre pour notre place financière. En Suisse, en moins d’un siècle, nous sommes passés de huit grandes banques à une seule. Pour le pays et pour notre image en général, la débâcle du Credit Suisse marque un avant et un après.
Les questions fusent: avec une ligne de crédit illimitée de la part de la BNS, n’était-il pas possible de sauver la banque et montrer aux marchés que tout le pays était derrière elle? Suspendre la cotation boursière de l’action—le temps nécessaire pour un retour au calme—aurait pu être envisagé.
Comment cela se fait-il que le mercredi précédent (communiqué commun) la BNS et la FINMA nous assuraient que l’établissement était solidement capitalisé?
Qu’adviendra-t-il des 50’000 employés? Qu’en est-il de la responsabilité du régulateur et des auditeurs? Et le volet politique?
Notre souveraineté, a-t-elle été une nouvelle fois bradée au profit de nos compétiteurs? D’où venaient les attaques, diffamations, rumeurs et fausses nouvelles diffusées, entre autres, sur réseaux sociaux dès octobre 2022 à l’encontre de la banque (ceci révélé par la présidente du conseil d’administration de la FINMA Marlene Amstad et confirmé en Assemblée générale, à Zürich, mardi 4 avril 2023, par Ulrich Körner, CEO)? À ce propos, une plainte pénale sera-t-elle déposée? Quid de la Loi sur l’infrastructure des marchés financiers (LIMF) du 19 juin 2015?
Autant de questions légitimes, aussi selon le Conseil du GSCGI, récemment réuni en séance de travail et occupé à défendre les intérêts de la branche. Nous, gestionnaires de fortune indépendants, sommes aux premières lignes pour protéger nos clients et la réputation de notre place financière. Dans le cas du Credit Suisse, compétence et une connaissance suffisamment approfondie du dossier auraient été nécessaires pour en évaluer l’état de crise.
Néanmoins, votre serviteur a participé à la dernière assemblée générale des actionnaires de la banque, le 4 avril 2023, qui s’est tenue à la Hallenstadion, à Zürich, Oerlikon, et a pris la parole afin de poser les questions relatives aux points évoqués plus haut. Concernant les manipulations de cours et le volet pénal, ils restent de la compétence de l’État et de la justice, a souligné le président du CDA de Credit Suisse, Axel Lehmann. Pour leur part, les investisseurs ne l’entendent pas de cette façon: le «20min.ch» nous apprend que Migros porte plainte contre la FINMA, des investisseurs de Singapour souhaitent porter plainte contre les autorités suisses nous rapporte la «RTS», et le cabinet d’avocats Kessler Topaz Meltzer & Check a porté une plainte collective pour tromperie auprès du tribunal de district de New Jersey, relatait le «Blick.ch» le 6 avril dernier.
Quant aux gérants indépendants et particulièrement les Membres du GSCGI, nous accompagnerons nos clients au plus près de leurs intérêts. Nous sommes conscients qu’il nous appartient d’œuvrer dans l’excellence pour restaurer la confiance dans notre place financière. C’est aussi le but recherché par le législateur avec l’introduction des lois financières LSFin-LEFin. Elles visent l’excellence. Les retours se font sur ce plan. Les derniers contrôles LBA, encore sous le régime des Organismes d’autorégulation (OAR), se révèlent plus pointus. Ils sont déjà à mi-chemin du contrôle prudentiel, qui sera pratiqué dès l’année prochaine. Désormais, il devient essentiel que tous les faits significatifs, relevant de la bonne et fluide organisation du gérant indépendant, soient documentés. Par exemple, un contrôle au SECO, concernant d’éventuelles sanctions prises à l’égard d’un client ou d’un prospect, doit laisser une trace écrite, car tout ce qui n’est pas documenté est considéré comme non-fait. Dans cette constellation, il est judicieux de bien s’entourer et de travailler en réseau. L’affaire Credit Suisse est loin d’être terminée mais nous, gérants indépendants, oeuvrons pour restaurer l’orgueil de notre place financière qui demeure unique au monde.
Francois Meylan — Editorial paru dans The IFA’s Wealth Gram, la tribune mensuelle du GSCGI
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Dix ans de sous-performance en Europe …
Une décennie de sous performance vis-à-vis du marché américain pour les actions européennes nous invitent à l’introspection et à explorer si un rattrapage est envisageable. Avec ces quelques lignes nous détaillons les facteurs qui expliquent le rebond du début de l’année pour cette classe d’actifs. En plus de comprendre il nous faut déterminer s’il est question d’une reprise durable. Il y a trois grands facteurs, selon nous, qui invitent à une position positive vis-à-vis des actions européennes.
Tout d’abord, les actions américaines, et notamment la Technologie qui pèse lourdement dans les indices de référence, a tendance à souffrir dans les phases de hausses de taux. Les valeurs technologiques sont structurellement chèrement valorisées et versent peu de dividendes. Dans un modèle d’actualisation des flux futurs mais aussi dans la réalité des marchés, leur cours de bourse est très vulnérable aux hausses de taux d’intérêts.
A l’inverse, en Europe, le poids plus élevé des financières tend à soutenir le marché dans les phases de hausses de taux. Lors du cycle de hausse des taux de 2003 à 2007, l’Europe avait connu une même phase de surperformance qui avait duré quatre ans (voir graphique). Ensuite, les rachats d’actions font leur grand retour en Europe. Selon les données Bloomberg, le volume des rachats d’actions pour l’indice « STOXX 600 Europe » s’élève à plus de 220 milliards d’euros en 2022, un record depuis 15 ans.
La tendance se poursuit en 2023 selon les estimations des analystes de Kepler Cheuvreux. Finalement, l’Europe connaît un mini-cycle de reprise économique. La baisse des coûts de l’énergie et les mesures de contingence mises en place pour éviter une crise énergétique permettent aujourd’hui à l’industrie allemande d’envisager l’avenir plus sereinement. Les résultats des enquêtes IFO en Allemagne, ou PMI plus généralement en Europe, montrent un rebond de l’activité économique en ce début 2023. Compte tenu de ces surprises favorables, la probabilité d’une récession a été revue à la baisse par le consensus des économistes. Cela a donné lieu à des révisions positives des prévisions de bénéfices pour les entreprises européennes en 2023 et 2024, ce qui devrait soutenir des actions sur le vieux continent.
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Positionnement – mai 2023
« Des médias anxiogènes et en quête de leurs vérités »
Chers Clients, Chers Partenaires et Chers Lecteurs,
A part la fébrilité de quelques grandes banques et le nouveau relèvement du plafond de la dette souveraine des Etats-Unis d’ici au 1er juin – ce qui est un non-évènement en soi – l’année en cours est beaucoup plus lisible que 2022. La tendance sur les marchés boursiers est globalement haussière. La reprise après la crise Covid-19 a lieu un peu partout sur le globe. La crise énergétique tant décriée et la forte remontée de l’inflation ont été absorbées. Pourtant, nos médias mainstream ne cessent de peindre le diable sur la muraille… et ça marche ! De notre côté, nous observons un biais positif. Nous renouvelons les échéances. Nous reconstituons peu à peu les poches obligataires. Dans son ensemble, nous privilégions les obligations convertibles. Nous évitons les banques européennes qualifiées d’établissements à risque systémique (l’UBS incluse). Nous demeurons bien entendu prudents. Les réserves de liquidité accumulées durant la crise du Covid commencent à s’épuiser et quelques entreprises vont devoir refinancer leur dette dans des conditions de marché plus compliquées (taux en territoire restrictif et conditions de crédit durcies). Ces difficultés financières risquent d’être exacerbées par les retraits de liquidité. (1) Le dollar demeure une garantie face aux stress de marché. Nous sommes neutres vis-à-vis de l’euro et nos thématiques de prédilections sont, entre autres, la transition énergétique ; les entreprises gérées de manière familiale et les technologies de l’informations.
- BNP Paribas, lettre d’allocation d’actifs, Florian Roger, Head of CIO Office, 11 mai 2023;
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Le retour des obligations
Résumé : la devise de référence demeure le franc suisse. Nous renouvelons les échéances. Nous reconstituons les poches obligataires. Nous évitons le métal précieux et toutes les banques européennes qualifiées établissement à risque systémique (la nouvelle UBS incluse). Le dollar demeure une garantie face aux stress de marché. Nous sommes neutres vis-à-vis de l’euro et nos thématiques de prédilections sont, entre autres, la transition énergétique et les entreprises gérées de manière familiale.
Eviter les banques à risque systémique
UBS a été poussée à racheter Credit Suisse par les régulateurs internationaux, soucieux d’enrayer une dangereuse perte de confiance dans le système bancaire mondial. Le rapprochement entre les deux principaux piliers de la finance suisse est la première méga-fusion de banques jugées d’importance systémique au niveau mondial depuis la crise financière de 2008.
Les événements liés aux aléas du Credit Suisse ne remettent pas en question le scénario haussier pour 2023 esquissé durant les mois de janvier et de février. La crise de confiance actuelle provoquée par
la faillite de trois banques américaines offre des points d’entrée intéressants sur quelques valeurs injustement chahutées ces deux dernières semaines. C’est également la possibilité pour ceux qui ont manqué le rallye de janvier dernier de monter dans le train.
Le ralentissement de l’activité économique anticipé pour les pays dits développés devrait calmer la remontée des taux d’intérêts qui affecte tant d’entreprises depuis l’an dernier.
Le repli de l’activité s’annonce toutefois contenu puisque la Chine passe à l’aire post-COVID.
La récente hausse des taux de + 0.5% de la part de la Banque centrale européenne (BCE) et celle de la Fed de + 0.25 % devraient être les dernières voire les avant-dernières pour 2023. Le risque de récession des deux côtés de l’Atlantique n’étant pas écarté le cycle de hausse des taux d’intérêts devrait se terminer d’ici au début d’année. Après le rachat de Credit Suisse, aux États-Unis la stabilisation du système bancaire semble en bonne voie. Dans cet environnement, reconstituer des positions obligataires fait sens. Par ailleurs, les fonds en obligations convertibles constituent une alternative attractive tant pour appuyer les compartiments obligataires qu’actions (1).
- Weekly Market Update, 22 mars 2023, Daniel Blesi et Ramon Kocherhans, Banque Vontobel
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Comprendre la faillite de la Silicon Valley Bank
Il faut tout d’abord préciser que, si l’on peut faire remonter l’origine des problèmes actuels à la crise financière de 2008, ou du moins aux décisions prises par les autorités de régulation pour y remédier, ce que les Etats-Unis traversent n’est pas comparable à une crise de solvabilité globale.
Les difficultés rencontrées ne sont dues ni à des prêts douteux, ni à des investissements hasardeux. Les déposants vont récupérer leurs avoirs, et ceci sans que le contribuable ait besoin de mettre la main à la poche, à peu de choses près !
Il s’agit plutôt d’une crise de liquidité à l’ancienne : trop de déposants ont eu besoin de liquidité, dans un intervalle de temps trop court et la banque s’est retrouvée dans l’impossibilité de convertir ses actifs aussi rapidement qu’il aurait fallu.
Une banque étant une entreprise comme une autre on peut vérifier sa comptabilité, et voici telle qu’elle apparaît au 31 décembre 2022, avec quelques ajustements (montants en milliards de dollars) :
En bleu clair, à droite : les dépôts des clients (des particuliers, mais souvent également des entreprises de la Silicon Valley). Ces dépôts sont couverts par l’ensemble de la partie gauche : les actifs de la banque.
Toutefois, et il est crucial de comprendre ce point, seule la partie supérieure en bleu clair est disponible rapidement lorsque les déposants souhaitent retirer leurs avoirs. On constate sur ce schéma que cette « réserve » ne couvre de loin pas la totalité des dépôts. Ceci n’a rien d’inhabituel : c’est le cas de toutes les banques, qui utilisent toutes une partie des montants déposés afin d’effectuer des placements moins liquides, mais plus rémunérateurs.
Cela ne pose aucun problème en règle générale, sauf lorsque trop de déposants récupèrent leur argent dans un laps de temps trop court … Et c’est précisément ce qui s’est produit le jeudi 9 mars et surtout le vendredi 10 mars dernier.
Bien que la valeur des actifs couvrait largement la valeur des dépôts, la banque n’a plus été en mesure de servir ses clients et les autorités l’ont donc mise en faillite.
La situation évolue encore heure par heure au moment de la rédaction de cet article, mais l’on sait déjà qu’afin d’éviter que les clients de la banque ne soient pénalisés, les autorités ont mis en place un système de paiement alternatif et transitoire.
Plus de peur que de mal, donc ?
On peut s’interroger à ce sujet, si l’on observe la cause des retraits massifs qui ont conduit à la faillite une banque de taille comparable à celle de la BCV …
On notera tout d’abord que le mouvement de retrait ne date pas d’hier : au fur et à mesure que les taux d’intérêt des obligations du trésor à court terme (« treasury bills ») montaient, l’incitation des déposants à retirer leurs avoirs afin de les placer augmentait depuis plusieurs mois : entre un dépôt rémunérant un demi- pourcent et un placement garanti offrant 5% par an, le choix est vite fait …
Le mouvement s’est simplement amplifié brusquement, si bien que la banque n’a plus réussi à suivre. Il est probable que les réseaux sociaux aient joué un rôle à ce niveau-là : des personnalités telles que Peter Thiel (notamment fondateur de PayPal et Palantir), conseillant aux entreprises de retirer leur argent ou la sénatrice Elisabeth Warren instillant le doute sur Twitter au sujet des difficultés d’une banque similaire ont sans doute jeté de l’huile sur le feu.
Avec un tel précédent, on ne peut donc malheureusement pas exclure que le phénomène se reproduise aux Etats-Unis pour d’autres banques régionales au profil semblable. Pour l’heure, la Signature Bank de New-York a également été mise en faillite, avec les mêmes modalités de
garantie des dépôts que pour la Silicon Valley Bank.
Par ailleurs, il est probable que la Fed se sente désormais limitée dans ses moyens d’action de lutte contre l’inflation. Le dollar pourrait en souffrir, en plus de désordres politiques internes potentiels.
Christophe Alexandre, CFA – Meylan Finance Sàrl
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Positionnement – avril 2023
Le trend haussier n’est pas remis en cause
Chers Clients, Chers Partenaires et Chers Lecteurs,
En un siècle, la Suisse est passée de huit grandes banques à une seule… l’UBS. En seulement quelques heures, notre Conseil fédéral, sous forte pression des marchés financiers et de l’étranger, a enterré le Credit Suisse, fondé en 1856 par Alfred Escher et qui emploie 50’000 collaborateurs. Pour changer de voiture ou de smartphone nous prenons plus de temps ! Pourtant la banque était dotée d’un ratio de capital plus élevé que la majorité des grandes banques européennes et américaines confondues. Aux Etats-Unis, seul JPMorgan Chase fait mieux. La seconde banque du pays a du faire face à une crise de confiance sans précédent, comme l’a expliqué, en conférence de presse, la présidente de la FINMA, docteure et professeure, Marlene Amstad : « La banque fut confrontée à une campagne d’alarmisme et de rumeurs qui s’est progressivement répandue sur les réseaux sociaux, depuis octobre 2022. » C’est inquiétant et nous éloigne durablement du moindre attrait pour l’investissent dans une grande banque qualifiée à risque systémique.
Les actionnaires recevront des actions UBS en échange de leurs participations dans Credit Suisse, à des conditions très défavorables, et les obligataires en capital AT1 voient leurs engagements partir en fumée. Ce qui est un précédent au niveau mondial et qui laissera longtemps des stigmates. Meylan Finance Sàrl n’est pas concernée, fort heureusement. Toutefois, la tendance haussière observée en début d’année n’est pas remise en cause.
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Marchés et perspectives – Analyses des marchés
Actions suisses privilégiées en 2023
C’est l’avis de Christian Gattiker, diplômé Chartered Financial Analyst (CFA), Directeur de la recherche chez Julius Baer : Certes, la valorisation relative du Swiss Market Index (SMI) se situe au-dessus de sa moyenne historique. Toutefois, le rendement des dividendes des sociétés du SMI demeure attractif par rapport au marché obligataire. En dépit de la nette remontée du rendement des emprunts de la Confédération à plus de 1% au cours de 2022, ce niveau reste très inférieur au rendement des dividendes offert par les titres du SMI qui dépasse les 3%.
Toutefois, les actions favorites de Julius Baer sont autres que celles de l’indice phare. La banque zurichoise préfère les entreprises Accelleron Industries (ancienne unité d’ABB); Tecan, le fournisseur zurichois d’instruments et de solutions de laboratoire destinées à des entreprises pharmaceutiques et biotechnologiques et le chocolatier Lindt & Sprüngli. (1)
Infrastructures sont incontournables
La volonté de relocalisation de productions stratégiques après la découverte de nos dépendances à l’égard de pays étrangers éloignés depuis la pandémie et les transformations liées à la volonté de développer plus rapidement les nouvelles énergies créent des opportunités dans le secteur industriel. L’Europe devrait en offrir de nombreuses dans ce domaine. Mêler le renouveau de pans entiers de l’industrie et les concepts de market timing les plus fins pour tirer le meilleur parti de ma cyclicité économique retrouvée nous semble une approche efficace pour nous accommoder au mieux du nouvel environnement économique. (2)
Une récession anticipée…
Le ralentissement économique, considéré comme l’un des mieux annoncés de mémoire d’investisseur , est tout proche. Compte tenu de la vitesse et de l’ampleur avec lesquelles la récession semble inévitable. Même si le resserrement de la politique monétaire (remontée des taux d’intérêt) de la banque centrale américaine (Fed) commence à porter effet et l’activité économique à ralentir, l’inflation restera probablement supérieure à l’objectif des 2% de la Fed en raison de la rigidité des prix des services et d’autres éléments clés comme le logement. Les niveaux élevés d’inflation devraient empêcher la Fed de procéder à un assouplissement prononcé. En d’autres termes, le régime des taux d’intérêts est passé de « plus bas » à «plus haut » pour un certain temps. (3)
Le consensus suggère une récession aux États-Unis et une encore plus profond en Europe. L’on s’attend à ce scénario depuis quelques mois suite au choc inflationniste. Sa réalisation pourrait mettre en lumière des problèmes structurels dans l’économie ou spécifiques à des noms particuliers. Typiquement dans une récession, on découvre des problèmes qui sont lentement montés à la surface comme la vulnérabilité de certaines entreprises. Tout ceci suggère l’analyse approfondie des bilans et de la gestion des émetteurs de dette. Cependant, le marché commence de plus en plus à anticiper le rebond éventuel des économies européennes et américaines. Les marchés devraient réagir positivement dans les semaines et les mois qui viennent. (4)
- «A nouvel environnement, nouvelles thématiques d’investissement », Frédéric Leroux, Responsable de l’équipe Cross Asset, Carmignac, 4 janvier 2023, allnews ;
- Laura Jalabert, directrice de l’équipe des ventes iShares, institutionnel, Romandie et Tessin, BlackRock, 4 janvier 2023, allnews;
- Sébastien Galy, Senior Macro Strategist, Nordea Asset Managenent (NAM).
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Big data – Palantir et la veille stratégique
À son plus bas en Bourse, Palantir Technologies est pourtant loin d’être une entreprise en prise des vendeurs à découvert. L’année prochaine, son action sera d’ailleurs l’une des plus surveillées, avec un potentiel énorme à l’achat selon certains analystes. Du côté de Bank of America, l’objectif est à 14 dollars (le cours de Palantir est actuellement à 6 dollars) et la banque évalue le potentiel de croissance à 115 %.
Premièrement, la société est assise sur 2,4 milliards de dollars de liquidités nettes, soit environ 1 dollar par action (et elle est déjà rentable). Deuxièmement, Palantir travaille avec des fournisseurs de défense et des prestataires de services pour étendre l’utilisation de ses produits”, écrivaient les analystes de la banque de Caroline du Nord.
Avec la guerre en Ukraine, c’est pour le compte de l’armée britannique que la société américaine déploiera son outil de prises de décision stratégique en temps réel, sur la base d’analyse de précision de l’avancée du conflit au sol. Une entente à 91,4 millions de dollars qui vient tout juste d’être annoncée ce vendredi. Elle aidera les opérations militaires et le renseignement, et viendra compléter un premier projet pilote avec la Royal Navy (la marine anglaise) commencé il y a deux ans.
Derrière les produits de Palantir se trouve une technologie d’intelligence artificielle développée depuis des années pour le compte des États-Unis. Le chouchou de la CIA, qui aurait permis de traquer Ben Laden, aurait aussi été utilisé par l’ancien Président des États-Unis Donald Trump, via un produit appelé “prédiction de l’ordre public”. Depuis, l’entreprise cherche à diversifier ses revenus et s’adresse à un marché plus grand qui comprend les entreprises privées. Après être entrée en Bourse, Palantir a dû investir (en particulier dans sa communication et son marketing).
Palantir va mieux
C’est pour cette raison, aujourd’hui, que la société a pris de plein fouet la correction des valeurs stratégiques sur les marchés financiers. L’entreprise dont l’action baisse de 66 % sur un an n’est toujours pas profitable, mais l’équilibre est maintenant en visuel. Cela pourrait grandement motiver les investisseurs. En jetant un coup d’oeil aux résultats du dernier trimestre, on distingue que la marge des pertes d’exploitation se réduit, passant de 23 % l’année dernière à 10 % aujourd’hui. Une information à compléter par celle de la hausse des revenus.
La dilution des contrats controversés avec les États-Unis sera aussi un moyen de redorer l’image de la société et ne plus repousser certains à investir. Qui plus est, lors du dernier trimestre, Palantir est passé de 115 à 228 clients (y compris des clients français avec sa présence chez Station F), de quoi confirmer la bonne conduite de ses plans. (1)
- « Pourquoi Palantir est l’une des actions les plus surveillée de 2023 », Hadrien Augusto, 23 décembre 2022, presse-citron.net;
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L’année du redressement pour zur Rose ?
Pharmacie en ligne
AWP – La dégringolade à laquelle les investisseurs ont assisté est liée aux nombreux retards dans le déploiement de l’ordonnance électronique en Allemagne, une innovation très attendue.
En effet, elle aurait dû être introduite dès le 1er janvier 2022, mais des problèmes techniques en ont retardé le lancement. Début 2022, l’autorité compétente, Gematik, a publié une nouvelle feuille de route prévoyant un lancement au deuxième semestre. Mais ses plans ont été contrariés une fois de plus, à telle point que le projet pilote en Rhénanie-du-Nord-Westphalie a dû être interrompu au mois de novembre.
Toutefois, ce retard devrait être le dernier. Le ministre fédéral allemand de la Santé, Karl Lauterbach, a fait une promesse ambitieuse il y a quelques jours à Berlin : l’ordonnance électronique sera définitivement introduite en 2023. D’après ses déclarations, le soi-disant problème technique qui avait causé des retards sera résolu d’ici le milieu de l’an prochain. Par ailleurs, le ministre allemand envisage de nouveaux services à valeur ajoutée pour l’ordonnance électronique.
La part du lion dans ce gâteau à plusieurs milliards
Bien sûr, Zur Rose n’est pas seule dans les starting-blocks. Son concurrent, Shop Apotheke, voudrait lui aussi s’accaparer une part de ce gâteau de plusieurs milliards. Cependant, compte tenu de son avance technologique, Zur Rose a toutes les cartes en main pour faire partie des principaux bénéficiaires. De plus, ce marché estimé à plus de EUR 50 milliards est suffisamment important pour pouvoir accueillir plusieurs grands acteurs.
Les pharmacies en ligne suscitent une forte demande, même sans ordonnances électroniques. Le coronavirus a fortement dopé les ventes en ligne. Du jour au lendemain ou presque, les consommateurs ont changé leurs habitudes et se sont rués sur la première pharmacie en ligne d’Europe. Fin 2020, l’entreprise établie à Frauenfeld, dans le canton de Thurgovie, comptait 10.5 millions de clients actifs, soit une hausse de plus de 50% par rapport à l’exercice précédent. Et cette croissance a continué, avec 12.4 millions de clients actifs à la fin de 2021, avant de fléchir légèrement sur les trois premiers trimestres 2022, où Zur Rose n’en comptait plus que 11.3 millions. Cette diminution du nombre de clients peut toutefois s’expliquer par la stratégie de l’entreprise, qui a procédé à des optimisations pour devenir plus rentable sur son marché d’Europe du Sud.
L’action a le vent en poupe
En ce qui concerne la rentabilité, l’action Zur Rose est toujours dans le rouge. Mais cela devrait bientôt changer, et ce, quel que soit l’avancement du projet d’ordonnance électronique. Un plan de rentabilité EBITDA a été élaboré pour 2023, lequel serait en bonne voie selon le Conseil d’administration. Les premiers effets positifs seront visibles dès cette année. La fourchette cible a été réduite pour l’EBITDA après correction : entre CHF -75 millions et CHF -85 millions, contre CHF -95 millions précédemment. L’objectif à moyen terme d’une marge EBITDA de 8% a en outre été confirmé. D’autre part, la pharmacie en ligne rationalise son réseau de distribution pour atteindre ses résultats prévisionnels. Par exemple, le centre logistique de Brême, en Allemagne, sera fermé à la fin de l’année. Désormais, ce sera la pharmacie DocMorris qui livrera les médicaments aux clients via son nouveau centre logistique de Heerlen, aux Pays-Bas.
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Positionnement – Janvier 2023
« Les leçons de 2022 acquises, place à une année 2023 plus constructive »
Chers Clients, Chers Partenaires et Chers Lecteurs,
L’année dernière a livré, dans la souffrance, plusieurs leçons. L’une d’elles est que les marchés, comme les analystes, ont du mal à appréhender rapidement la portée d’un choc. À fortiori, deux chocs : la pandémie et le retour de la guerre à haute intensité sur le Vieux continent. L’année fut particulièrement effrayante avec aucun salut et des baisses à deux chiffres tant sur les actions que sur les obligations et le métal jaune. Tout au long de 2022, l’inflation a été continuellement révisée à la hausse et les perspectives de croissance étaient, elles, revues à la baisse. Les incertitudes géopolitiques, le resserrement des conditions de crédit et une inflation élevée continueront à peser sur les marchés en 2023. Nous attendons une stabilisation des taux d’intérêts vers 5% de la part de la Réserve fédérale et vers 3.50% dans la zone euro. Les taux vont rester à ces niveaux pour l’ensemble de l’année. L’objectif des deux côtés de l’Atlantique est de contenir un 2% d’inflation. Les tendances lourdes demeurent les mêmes : des besoins d’investissements colossaux pour assurer nos besoins énergétiques et pour assurer la sécurité à nos frontières. L’inde qui est en passe de devenir la première population mondiale. Après la grande « purge » l’an dernier, sommes globalement optimistes pour 2023 ! (1) (2)
- Natixis IM, Perspectives 2023, avec Patrick Artus, conseiller économique, 12.01.2023 ;
- Vontobel EAM : The Hump Day 18 janvier 2023 ;
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