Positionnement Semaine du 11 au 17 mai 2020
Lettre d’information de Meylan Finance
« Spécial crise Le Grand Confinement – Le pétrole »
Après la crise sanitaire, la crise économique…
« Aux Etats-Unis, les bénéfices par action ont été dopés par un plan fiscal accommodant mis en place en 2018 et par la baisse des taux en 2009. L’exercice 2020 étant l’année d’après, avec un marché américain des actions au plus haut, il n’y a plus grand-chose à attendre de Wall Street.

Rapidement, l’intention se focalisera sur l’élection présidentielle de novembre. Toutefois, l’Amérique du plein emploi de Trump demeurera propice aux échanges et à l’énergie. Surpondérer les marchés européens s’est avéré jusqu’ici une stratégie perdante. Bien que les perspectives européennes soient bien orientées grâce à une sensibilité accrue au commerce mondial. Le dollar restera une monnaie refuge.
Entre autres présentations de ce mois de janvier 2020, celle d’Exane du Groupe BNP Paribas recommande les marchés émergeants et l’or comme actifs incontournables. Pour notre part, nous ne recommandons les premiers qu’avec une grande parcimonie et restons à l’écart du métal jaune pour des raisons éthiques et historiques. Sauf demande expresse du client. Aussi. Nous nous orientons vers un exercice 2020 avec une évolution boursière latérale, légèrement baissière pour les indices américains et légèrement haussière pour le vieux continent. Résultant du retard de celui-ci. Des placements actions avec barrières de protection semblent le plus adéquat. Le marché obligataire quant-à-lui est à réduire. Tant les espérances de gains sont nulles. »
Voici, ce que nous retrouvons dans nos notes de janvier dernier. Autant dire que ce panorama appartient, aujourd’hui, à un monde lointain… celui de hier ! Après la crise sanitaire, la crise économique…
Réévaluer ses investissements …
Nous sommes d’avis qu’une profonde récession est inévitable. La question est de savoir combien de temps elle va durer. Les mesures prises, sans précédent, par les principales banques centrales – la BNS évoque déjà le retour du taux plancher face à l’euro – et les Etats devraient nous éviter une dépression à la japonaise ou la crise de 1929.

Nous sommes toujours plus intelligents après. Le marché obligataire étant une trappe à liquidités ; le cash étant exposé aux intérêts négatifs : les matières premières étant les grandes perdantes de la récession et le marché immobilier se trouvant au bord d’une baisse de 20% ; les actions resteront encore le meilleur placement… à terme.
Reste à choisir les meilleures. Vu ce qui précède, nous suggérons de subdiviser le portefeuille titres en quatre segments :
Les placements actions structurés à barrière offrant un coupon attractif
Ils permettent s’assurer les cash-flows
Les fonds de placement indiciels ou analogues
Ils seront investis dans les prochaines phases de baisse pour profiter des rebonds
Les participations directes / convictions
Pour autant qu’elles apportent une réelle plus-value. Soit hausse soit bon dividende
Les positions en souffrance…
A réévaluer en permanence, voire vendre.
Est-ce la fin de l’ère pétrole ?
Selon Yvan Cliche, du Centre de recherches et d’études internationales de l’Université de Montréal (CERIUM), même si la communauté internationale se mobilise comme jamais après la crise sanitaire pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat (2015), le monde produira encore presque 70 millions de barils de pétrole par jour en 2050, contre plus de 100 millions présentement.
Pourquoi ? On associe souvent le pétrole à l’automobile. Or, le pétrole est aussi l’énergie du transport lourd, des camions, des bateaux, des avions.

Si l’électricité a maintenant pris une place, croissante, dans le secteur des véhicules individuels, elle n’a pas encore pris une position prometteuse similaire dans le transport lourd, loin de là.
La pétrochimie, la rentabilité de la diversification
L’industrie pétrolière ne se résume pas à l’extraction et au raffinage. De nombreuses transformations du produit de base – distillation, conversion, amélioration – permettent de nombreux débouchés industriels. Les éléments légers, une fois épurés, sont généralement dédiés à l’essence, au fuel pour chauffage domestique. Des éléments moyens, on extrait le kérosène et des éléments lourds le bitume. Le plastique, le caoutchouc, le propane, les lubrifiants et le butane sont du ressort de la pétrochimie. Ce secteur est très intégré. Il accompagne toute économie dite industrialisée. Sans efforts particuliers, il ne sert à rien d’être assis sur les plus grandes réserves pétrolières du monde comme l’est le Venezuela ou encore le Nigeria. C’est une industrie lourde qu’il s’agit de construire et de maitriser.

Par ailleurs, si on dispose encore pour 50 ans d’or noir, les plastiques seront dans la nature des siècles. Il ne suffit pas de consommer moins d’énergie pour moins polluer. Il faudra apprendre à se passer de tous les dérivés du produit de base. C’est donc une révolution de la ressource qui stimulera une économie plus durable.
Préférer directement l’action d’une entreprise à tout autre produit
Entre 2005 et jusqu’à récemment, on nous encourageait à diversifier les placements en passant par la case « matières premières » sachant que le poids des énergies fossiles dans les différents indices ad hoc représente entre 40 et 65 %.
On pensera, entre autres, au Rogers International Commodity Index. Après la débâcle 2020, la chose sera, sans doute, reconsidérée. A présent, il est question de ne pas rester inactif face à la nouvelle donne.

Quand il n’est question que de diversification, opter pour un certificat diversifié ; un fonds de placements ou autre instrument analogue sont indiqués. Après un krach, le contexte n’est plus le même.
Si les plus grandes réserves pétrolières appartiennent à des Etats – on pense en particulier au Venezuela et à l’Arabie Saoudite, des multinationales comme Exxon Mobil (Esso) et Royal Dutch (Shell) disposent de réserves considérables. Comme pour les vingt premières entreprises de la branche elles ont la réputation de chérir leurs actionnaires avec des dividendes compris entre 6 et 10%.
Il est préférable d’acheter directement les actions de ces entreprises. D’investir dans ceux qui vont réellement travailler avec la ressource. En lieu et place des financiers qui ne font que de spéculer sur l’or noir sans jamais avoir l’intention d’en faire quelque chose.
On évitera un « contango » défavorable qui affecte les fonds de placements et autres certificats. C’est le fait de payer le pétrole plus cher qu’il ne l’est sur le marché pour couvrir les frais de stockage. Tant que les prix ne remontent pas sensiblement et durablement.
François Meylan
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Positionnement Semaine du 4 au 10 mai 2020
Warren Buffett a communiqué une perte nette de 50 milliards de dollars rien que pour le premier trimestre 2020 !
Qui l’aurait cru ? Le plus célèbre et sage investisseur de Wall Street a vendu à perte. Haut de son expérience légendaire, âgé de ses 89 ans, il a vendu à perte ses investissements et c’est une première. Il a surtout liquidé ses positions dans les compagnies aériennes Delta Air Lines ; American Airlines, Southwest Airlines et United Airlines. Dans les pages de « The Guardian », il a déclaré, en substance, que des milliers d’avions garés sur le tarmac à travers le monde et aucun calendrier précis pour la reprise des voyages aériens n’auguraient rien de positif pour ce secteur.

Rappelons que plusieurs compagnies aériennes ont déjà déposé le bilan, telles que Virgin Atlantic et FlyBe. Nombreuses ont demandé une aide étatique : easyJet, Swiss, Alitalia, Air France, pour ne citer que celles-ci. D’autres ont annoncé des licenciements en masse. C’est le cas, entre autres, pour British Airways et Ryanair. Néanmoins, on retiendra des déclarations, dans « The Guardian », de l’investisseur, jusqu’ici sans faille, que l’on nomme aussi l’Oracle d’Omaha, que malgré l’intervention massive et sans précédent des banques centrales et des Etats, les marchés n’ont pas encore passé le creux de la vague.
Nous sommes en récession…
Pour l’Institut national de la statistique et des études économiques (l’INSEE), nous sommes en récession quand le produit intérieur brut (PIB) se replie pendant deux trimestres consécutifs au moins. On y est. Nous sommes entrés à pieds joints dans une contraction économique inédite. Tant l’offre que la demande ont été frappées d’une violence inouïe. On peut sortir d’une récession en quelques mois… ou en plusieurs années. Si on entrevoit déjà les secteurs d’activités qui en sortiront gagnants – c’est le cas de tout l’environnement du télétravail et il y en aura d’autres – il est conseillé de revisiter sa situation patrimoniale, ses besoins en liquidités pour ses douze prochains mois. Avec le surplus, si existant, identifier les opportunités à saisir. Qui dit crise dit également chance.
Le risque systémique est-il derrière nous ?
Le risque systémique est la probabilité d’un effondrement global de tout le système financier, par effet dominos et croisements, suite à la diffusion dans tout le système financier d’une crise particulière. Le risque systémique est difficilement quantifiable et difficilement gérable. S’agissant d’un effondrement global, l’intervention coordonnée des banques centrales est considérée le plus souvent comme indispensable. Bien que cette affirmation se discute. Si l’on peut constater un certain consensus politique, ce n’est pas le cas entre les économistes.
« Comprendre l’économie politique », Manuel à usage des curieux, Préface de Hans- Rudolf Merz, de Philippe Paoly, économiste, enseignant, auteur et gérant chez Meylan Finance.
Par exemple, si on avait laissé l’UBS faire faillite, jeudi octobre 2008, au lieu de la sauver par le bais de la Confédération suisse et de la Banque Nationale Suisse (BNS) n’aurait-on pas été plus armés pour faire face à la présente crise ? C’est l’une des nombreuses questions que soulève l’intervention étatique. En réalité, personne n’en sait rien parce que personne n’a osé.

Les crises on les préfère pour plus tard ou pour les autres. Ce n’est jamais le bon moment. de catastrophe soit pour une autre fois ou pour les autres. Dans tous les cas, il n’est plus temps de faire de la morale mais plutôt de soutenir et de sauver. C’est seulement, une fois la crise derrière nous, qu’il s’agira de tirer les leçons.
A suivre…
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Positionnement Semaine du 27 avril au 3 mai 2020
Penser à l’après…
Ce lundi 27 avril, les coiffeurs peuvent ouvrir à nouveau et sont à la fois soulagés mais inquiets pour leur santé… lis-t-on dans la presse. La faîtière « Coiffure Suisse » confirme les sentiments mitigés : « On est toujours dans l’attente de directives concrètes d la part de la Confédération. » On passe de la permanence à l’inconnu. À l’opposé, des voix s’élèvent pour dire que le remède a été pire que le mal. Que ce n’était «qu’une» nouvelle grippe.

Fallait-il confiner et arrêter l’économie, pour autant ? Singapour et la Grande- Bretagne qui ont, dans un premier temps, fait le pari d’atteindre l’immunité collective, en laissant le virus se propager, se sont finalement résignés au confinement. La Grande-Bretagne comptabilise déjà 20’000 décès. Quant à la Suède qui n’a pas confiné elle a le double de décès de la Suisse pour une population de taille quasi comparable.
Quel seuil de décès acceptons-nous dans la balance «santé – économie » telle est la question de fond. On ajoutera que les statistiques et la manière de comptabiliser sont propres à chaqu État. Par contre, l’argument que cela ne touche « que » les personnes âgées ne tient pas la distance. L’argument est regrettable. Il est balayé d’un revers de main en terme d’utilité économique. Pour ne parler que de ça. Les troisièmes et quatrièmes âges sont non seulement des consommateurs mais sont aussi de grands stabilisateurs dans nos sociétés. Leurs apports économiques et moraux sont inestimables. Les thèses sur la question ne manquent pas. Voir la thèse de Solène Billaud, Ecole des hautes études en sciences sociales, à Paris (EHESS).

Après le krach boursier de mars, le « ouf » !
Les marchés financiers ont stoppé l’hémorragie et ils se sont stabilisés. Ils ont réduit une partie des pertes. Les annonces de plans de sauvetage étatiques sont précédent pour affronter cette crise nommée par le Fonds monétaire international (FMI) « Le Grand confinement » ont permis d’éviter une catastrophe boursière qui nous aurait peut-être ramené au plus bas du début de « La Grande Dépression » de 2007 – 2012.
Pour autant, les baisses ne sont pas terminées. Après avoir circonscrit le sinistre il faudra reconstruire. Des ajustements vont se faire. Cela se fera dans l’espace comme dans le temps. Avec des phases de stress accompagnées d’une recrudescence de la volatilité alternées de périodes de calme et de reconstruction. Si la crise des « subprimes » a débuté aux États- Unis en 2006 les plus bas sur les marchés n’ont été atteints qu’en février 2009. On se rappelle les plus hauts boursiers atteints en mars 2000, lors de la bulle Internet, pour ensuite chuter jusqu’en mars 2003 et le début de la guerre en Irak. Ce que l’on a appelé le krach rampant.
Après des faillites retentissantes de Enron, de Worldcom ou encore de Swissair, pour ne nommer que celles-ci, et les attentats du mardi 11 septembre 2001. On peut aussi espérer un scénario à la 2011 où là, alors que tout semblait fonctionner, à l’image de janvier dernier, un tsunami et une catastrophe nucléaire sans précédent au Japon transformèrent l’année en une débâcle boursière se ponctuant avec la perte de la notation triple AAA sur la dette des États-Unis et sur celle de l’archipel nippon… une première historique !
De plus, 2011 succédait à un une année 2010 difficile avec la crise de l’euro et des dettes souveraines soumises à de graves difficultés. On pense au Portugal, à l’Irlande – nommé alors le Tigre celtique – et surtout à la Grèce et à son défaut de paiement partiel (- 70%).
Bref, le Swiss Market Index (SMI) est à nouveau à son niveau de 2006 ! En attendant, des dividendes ont été versés durant 14 ans.
À présent, il s’agit d’identifier les courants porteurs de demain… *
Lors de chaque « méga crise », des pans entiers de l’économie ne se redressent pas. Il se produit une rupture entre un ancien et un nouveau paradigme. La dernière décennie n’a profité ni à l’industrie automobile traditionnelle, ni à nos grandes banques – les cours boursiers en témoignent – ni aux assurances, ni à l’industrie lourde et encore moins aux matières premières qui n’ont cessé de boire la tasse.

L’exemple avec le platine qui devait profiter des pots d’échappement à catalyseur = 50% de la demande mondiale de platine, alors que la production automobile n’a jamais retrouvé son niveau d’avant la crise 2007 – 2012. Et le marché s’inscrit dans l’adoption du moteur électrique. On est plus intelligent après. Tant que l’on ne découvre pas une nouvelle application industrielle pour le platine, son cours ne se redressera pas durablement. Quant au pétrole, on retrouve son cours aux niveaux des plus bas de 1999. Cette année, le Brent a chuté de 71.75 à 15.98 dollars. On est loin des 147.50 dollars atteints en juillet 2008.
La surabondance d’or noir provoquée par la pandémie ne se résorbera pas avant l’automne, dans le meilleur des scénarios. La demande se résume à près de 50% pour le transport routier; 8% pour l’aviation commerciale et 7% pour la navigation. Beaucoup dépendra tant de la profondeur que de la durée de la récession dans laquelle nous a précipité le Covid-19. Ou plutôt l’arrêt ordonné de l’économie. Concernant le transport aérien, il faudra s’attendre à de nouveaux contrôles des voyageurs au passage des frontières : la prise de température et l’évaluation de leur état de santé. Comme après les attentats du 11 septembre et normes anti-terroristes, on s’y habituera mais cela prendra du temps. Pour autant, les avionneurs tels que Airbus et Boeing ne sont pas en danger. Ces entreprises sont stratégiques et sont soutenues par les États français et allemand pour la première et par Washington pour la seconde. Toutefois, des équipementiers tels que Safran, Thales, Alliant, Honeywell et d’autres souffriront d’avantage.
Les tendances de fond ou encore les courants porteurs sont à identifier dans le paysage du télétravail et de la télé médecine. Soit l’Internet des objets; l’Intelligence artificielle (IA) et la sécurité des réseaux. Si les deux derniers avaient déjà le vent en poupe, le premier sera vite confronté à un vif débat sur la 5G. Il sera politique, économique et sanitaire avec l’appréhension des risques fantômes. C’est-à-dire, des incidences à terme pour notre santé. Que l’on ne peut exclure aujourd’hui. Nous n’avons ni l’expérience ni le recul nécessaire pour estimer les conséquences. Le commerce en ligne, avec à sa tête la multinationale Amazon qui vient de démontrer, une fois de plus, sa solidité, va poursuivre sa croissance. On l’a vu nous demeurons à l’écart des matières premières qui font tant souffrir. Elles ont été remplacées par le savoir et le data. À savoir tout ce que nous indiquons sur nous et sur nos connaissances au quotidien. Nos informations personnelles cumulées au savoir collectif. Cela se monétise. Les GAFA – Google, Apple, Facebook et Amazon – s’enrichissent dessus. Les devises des pays dont l’économie est particulièrement exposée aux matières premières telles que le dollar australien ou le dollar canadien sont à éviter. On demeurera à l’écart de l’immobilier commercial, des banques, du tourisme qui est à l’arrêt forcé et d’une multitude de fournisseurs lourdement endettés qui gravitent autour de l’industrie pétrolière et de l’automobile. Nous éviterons le secteur de l’énergie comme des médias. De nouvelles secousses boursières vont resurgir – réajustements incontournables en phase d’entrée en récession. Nous en profiterons pour nous repositionner. Être dans le rail du monde d’après.
La durabilité sera une constante. Mais aussi l’éthique et le socialement responsable. Le modèle économique actuel qui est linéaire : prendre; fabriquer; consommer et jeter n’est plus approprié. Il ne cessera de nous conduire dans le mur. On appelle de nos vœux une économie circulaire : diminuer; réemployer; réutiliser et recycler. Les infrastructures demeurent toujours une tendance de fond comme l’approvisionnement et le traitement de l’eau. Ce sont la colonne vertébrale de notre économie. Investir dans les besoins fondamentaux de l’être humain. Les plans de relances budgétaires soutiendront ces thématiques. On pense, entre autres, à des sociétés comme Siemens, ABB, Bombardier – le ferroviaire est sous-investi à l’échelle mondiale, il reste beaucoup à faire, Geberit, Vinci, Veolia, Suez ou encore AMS suite à son rachat de Osram (infrastructure sociale / éclairage public). On veillera à l’exposition à l’Asie où 6 personnes sur 10 y vivent. La transition énergétique reste incontournable.
Quand le célèbre investisseur Warren Buffett dit que « cette fois, c’est différent » sont les mots les plus coûteux de l’histoire de l’investissement il a probablement raison. Cette fois, ce n’est pas différent ! Après « La Grande Dépression » de 1929 – 1939, « La Grande Récession » de 2007 – 2012, on sortira également de la crise « Le Grand Confinement » de 2020 à ?
Reste à savoir comment, dans quel état et qui seront les gagnants et les perdants.
*Il n’est pas question de recommandations à l’achat
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Positionnement Semaine du 20 au 26 avril 2020
Vers une sortie du confinement…
Le Conseil fédéral a dévoilé son plan pour la sortie du confinement. Dès (et non le…) le 27 avril, les hôpitaux pourront, à nouveau, pratiquer toutes les interventions, y compris celles qui ne sont pas urgentes. Des cabinets médicaux aux salons de coiffure, en passant par les fleuristes et les magasins de bricolage, les commerces en lien avec le soin de la personne et le jardinage pourront ouvrir. L’ensemble des magasins comme les écoles obligatoires ouvriront le 11 mai. Quant aux écoles professionnelles, secondaires et les hautes écoles, comme pour les bibliothèques, ce sera pour le 8 juin. Tout cela sera conditionné par une amélioration durable ou non de la situation sanitaire. La distanciation sociale et les gestes barrières sont préconisés. Le Covid-19 demeure avec nous !


Des millions d’Américains doivent patienter pour recevoir un chèque tant attendu. Donald Trump tient à ce que son nom y figure.
Le « Grand Confinement » pourrait coûter sa réélection à Donald Trump
Comme toutes les grandes crises économiques, cette crise a été baptisée : « Great Lockdown » ou le « Grand Confinement». On doit ce baptême à Gita Gopinath, cheffe économiste du Fonds monétaire international (FMI). En référence aux précédentes crises telles que la « Grande Dépression » des années 30 et la « Grande Récession » de 2009 qui a suivi la crise financière mondiale. Quant au président américain, si sa réélection en novembre prochain semblai très probable, il y a peu, rien n’est moins certain aujourd’hui. A la qualité de son outsider c’est le vote sanction « tout sauf Trump » qui risque de porter l’élection du 46ème président des Etats-Unis. Tant Monsieur Trump divise ses administrés et manque crucialement d’humilité face à la pandémie. Sa stratégie de « sa non responsabilité » finira par le perdre. Appeler publiquement au soulèvement dans les Etats démocrates qui confinent ou encore ralentir la distribution du chèque de 1200 dollars promis à 70 millions d’Américains parce qu’il veut que son nom y soit inscrit en grandes lettres agacent. Que les traders de Wall Street se réjouissent. Depuis 1930, les statistiques n’ont cessé de le confirmer… les marchés boursiers se portent mieux avec des présidents démocrates que républicains. Il y a diverses explications à cela. Notamment, une plus grande justice sociale qui est favorable à la consommation. Plus de stimulations aux échanges et l’entreprenariat. A suivre…
Les placements…
Quelques courageux se risquent à revenir sur les marchés boursiers. C’est le cas, entre autres, de nouveaux « petits porteurs » dont les médias se sont faits l’écho. Ils comptent sur ce krach pour « jouer » à la bourse. Côté institutionnel, le stratège du Crédit Suisse, Andrew Garthwaite, tout en conseillant de se tenir à l’écart des secteurs de l’énergie et du tourisme, recommande des titres comme Burberry, Capgemini, Siemens, Volkswagen, BAT et Swatch. Ses critères sont un faible endettement des entreprises et une forte exposition à la reprise chinoise. Nous sommes d’avis qu’il s’agit d’appréhender au cas par cas et avec prudence.
Ce virus est une vacherie !

Le semi-confinement nous donne l’illusion que cela n’arrive qu’aux autres. Que c’est loin de nous. Pourtant, avec le temps, nous allons découvrir que des familiers, des proches, des voisins voire des connaissances n’ont pas eu cette chance.
« Ce virus est une vacherie » est le titre de l’émission télévisée « C dans l’air » présentée par Caroline Roux, jeudi dernier, sur France 5. Un collège d’experts, avec le professeur Xavier Lescure, spécialiste des maladies infectieuses; le prof. Bruno Lima du CHU de Lyon; la prof. Christine Rouzioux, virologue; l’épidémiologiste Antoine Flahault, Directeur de l’Institut de Santé globale à Genève; le prof. Jean-François Delfraissy, Président du Conseil scientifique auprès de l’Elysée et Géraldine Zamansky, journaliste pour «Le magazine de la santé», se sont entendus sur les points qui suivent. Pour l’heure, le seul « traitement » efficace qui soit contre la pandémie demeure le confinement. Il n’y a pas d’autre traitement. L’immunisation n’est pas garantie non plus. Le virus va être présent parmi nous encore de nombreux mois. La chaleur estivale ne le ralentit pas. La recrudescence des contaminations à Singapour (seconde vague) et l’accélération de la pandémie sur le continent africain le démontrent. Le Covid-19 ne cesse de muter et il est plus mortel que la grippe saisonnière. C’est à l’économie de s’adapter à cette nouvelle donne. Il n’est pas certain que cela soit compris par tous nos analystes financiers.
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Positionnement Semaine du 13 au 19 avril 2020
Le redressement boursier en cours est-il durable ?
A la surprise générale, Wall Street a commencé à se redresser depuis le dernier week-end. L’estimation des pics de contamination en Occident est-il à l’origine de cette vigueur retrouvée ? La réponse est malheureusement négative. La pandémie n’est en rien maîtrisée. Et dans le «monde d’après» nous allons vivre avec le virus. C’est la banque centrale américaine (Fed) qui a promis, juste avant Pâques – comme à l’accoutumée, les initiés en ont profité plus que le peuple – qu’aucune entreprise, aucune municipalité, aucun emprunteur insolvable ne ferait faillite dans un avenir prévisible (2 mois, 6 mois, un an, nul n’en sait rien).

La Fed supprime « le risque » ! C’est un sans précédent. Elle lance un nouveau plan de soutien de 2’300 milliards de dollars.
Dans le lot, son président, Jerome Powell a dévoilé une enveloppe de 600 milliards de dollars de prêts en faveur des petites et moyennes entreprises (prêts sur 4 ans, remboursement différé d’une année, soit une première échéance à fin avril 2021).
Peut-on se réjouir ? La réponse : pas encore. Les indices européens ne suivent pas le rythme. Quand les marchés boursiers baissent, le volume est plus important que le volume des échanges, lors des séances haussières. Nul ne peut encore nous dire comment et quand se fera la reprise de l’économie réelle et ce n’est pas les effets d’annonce qui dicteront notre lendemain mais bien l’évolution du Covid-19.
Bien que nous demeurions optimistes, nous nous garderons de faire un bilan avant l’automne. D’ici là, il y a un travail hebdomadaire de vigilance et de réappréciations continue de la situation. Cela a déjà commencé. Par ailleurs, nous n’excluons pas de retrouver les plus bas atteints à la mi-mars.
Ils sont beaucoup les économistes, les analystes financiers, les historiens, les politiques à comparer cette crise sanitaire et économique à la débâcle financière de 2008 ou encore au krach de Wall Street de 1929. Celui-ci ayant provoqué la Grande dépression. Dans les deux cas, la reprise ne s’est pas faite en un mois ni en un trimestre. On devra faire avec les gestes barrière (p. ex. distance de deux mètres entre individus etc).
Quid des transports en commun ? Et du transport aérien ? Et quels dégâts va-t-on découvrir, une fois le retrait de la seconde vague du « tsunami.» On vivra aussi avec des conditions et des réflexes qui nous permettront de nous confiner à nouveau complètement ou partiellement, à la première alerte. Notons que d’autres populations vivent déjà dans une posture de survivants en sursis. On pense notamment aux habitants de l’archipel nippon ou encore aux californiens (risque accru de tremblement de terre). De leur côté, les Pays-Bas vivent depuis toujours avec la menace d’être submergés par la mer. Ils ont adopté cette constante risque.
Au chapitre des points positifs, rappelons que l’outil économique est en bon état. Il n’est pas brisé. C’est nous qui l’avons mis momentanément en panne pour sauver des vies. On a bien fait. Aucune guerre n’est passée pas là.
La priorité étant de rester en vie et en santé.
Attention aux médias et aux informations qui vont dans tous les sens
L’Espagne, aux 84 millions de visiteurs annuels (12% de son PIB) – deuxième destination touristique mondiale, après la France – garderait ses frontières fermées cet été… La France ne déconfinera pas avant la fin mai… La Corée du Sud vient d’informer qu’elle constatait des réactivations du virus sur des individus qui étaient sortis de confinement. Bref, ce week-end festif, on a tout lu. L’interprétation des propos d’un ministre ; la publication d’une nouvelle étude, etc. et etc. Tout est bon pour sortir un article sous forme de scoop.
Il est vraiment important de s’en tenir aux sources officielles (gouvernementales).

Et maintenant ?
Comme évoqué plus haut, il y a du pain sur la planche. Plus que jamais, les relations humaines « qualifiés » vont être importantes et elles feront la différence. Le Covid-19 nous invite à de profondes réflexions. L’une d’elles, nos démocraties n’ont cessé de l’ajourner : quel monde souhaitons-nous pour demain ?
Il serait dommage de ne pas s’interroger à présent.

A quoi risque de ressembler la sortie du confinement ?
Tout le monde s’accorde sur un point : le retour à la normale n’est pas pour demain. C’est le nombre quotidien d’hospitalisations en réanimation qui donnera le rythme. Ce sont des prises en charge très lourdes, généralement pour deux à trois semaines. C’est le point central du couple « santé publique- économie. »
La sortie du confinement ou du semi- confinement est décrite comme la phase 2 du traitement de la pandémie.
La « phase 2 » est synonyme de coexistence avec le virus. Le port généralisé du masque risque de l’accompagner. Une distanciation sociale scrupuleuse dans les lieux de vie et de travail sera de mise. Une organisation hospitalière ad hoc exclusivement dédiée au traitement du Covid-19 sera mise sur pied. Les transports publics auront comme priorité – en plus d’assurer les désertes et les horaires – la distanciation sociale et le nombre de passagers transportés en même temps, bien avant le contrôle des titres de transport. Les travailleurs de la chaîne d’approvisionnement alimentaire et ceux actifs dans les soins seront prioritaires. Les établissements publics comme les restaurants, les centres de loisirs etc seront les derniers à ouvrir et sous certaines conditions.
En Italie comme en France, on évoque de suivre l’exemple de la Corée du Sud et Singapour avec la mise en place d’une application – code QR – sur smartphone pour cartographier les mouvements des malades diagnostiqués pendant les heures ayant précédé l’infection.
Le tout s’accompagnant d’un agenda dictant des priorités et des délais sur la base de critères sérologiques, géographiques et de types de populations à risques accrus.
L’industrie de la télémédecine sera sollicitée pour surveiller à domicile les personnes en quarantaine. On parle de la fréquence cardiaque et du taux d’oxygène.
On le voit, si la « phase 1 » était compliquée, la « phase 2 » ne sera pas plus simple.
A l’heure actuelle, la majorité des gouvernements européens paraissent avoir abandonné le rêve de l’immunité collective qui est un choix politique beaucoup trop dangereux.
L’équipe de Meylan Finance est à vos côtés !
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Positionnement Semaine du 6 au 12 avril « Spécial Coronavirus »
Chers Clients, Chers Partenaires et chers lecteurs,
En premier lieu, nous vous souhaitons de bonnes fêtes de Pâques… même si celles-ci seront confinées.
Depuis deux jours, les marchés boursiers reprennent des couleurs. Ils ignorent ou ils ont déjà anticipé l’état d’alerte décrété au Japon, dimanche dernier. L’archipel nippon craignant une seconde vague de contaminations.
Même la très récente admission aux soins intensifs du Premier ministre britannique Boris Johnson semble passer inaperçu. Après trois semaines de confinement et un printemps à la météo radieuse, on n’a plus envie de mauvaises nouvelles. Dans tous les cas, les médias – au comportement assez grégaires – après la panique, ne vont pas tarder à nous asséner de bonnes nouvelles. Les milieux économiques pressant pour un retour à une situation acceptable voire normale, dans les plus brefs délais. La semaine prochaine, nous évoquerons les plans de « déconfinement. » L’Italie étant, l’indicateur avancé, en Europe.
Pour autant, nous sommes d’avis qu’il est préférable d’accepter une semaine supplémentaire de très forte vigilance que de courir le risque d’une deuxième vague de contaminations qui frapperait durement un système médical… très fatigué !
Cette semaine, nous accueillons Bernard Antoine Rouffaer, éditeur vaudois, auteur et politique qui partage son analyse pertinente pour la suite de l’année. Nous l’en remercions. La position qui suit n’engage que son auteur.
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Analyse de Bernard Antoine Rouffaer
Cette semaine, nous accueillons Bernard Antoine Rouffaer, éditeur vaudois, auteur et politique qui partage son analyse pertinente pour la suite de l’année. Nous l’en remercions. La position qui suit n’engage que son auteur.

Les marchés boursiers vont-ils demeurer déprimés jusqu’au début de l’année prochaine, ou peuvent-ils rebondir avant ?
Je penche pour la seconde hypothèse, voici pourquoi.
Le Cygne noir qui a provoqué cette crise, nous le savons tous, est cette épidémie inattendue du coronavirus SARS-CoV-2, qui a débuté dans le centre industriel de la Chine dans le courant du mois de novembre 2019. Après avoir, comme souvent les régimes autoritaires, ignoré un problème qui menaçait ses plans, le gouvernement chinois a réagi très brutalement contre ce virus en remettant au goût du jour une technique très ancienne, que l’on n’enseigne plus guère dans les écoles de médecine : le confinement généralisé de la population. Face à un microbe à la virulence mal connue, cette décision peut se comprendre. A l’heure où je rédige cet article, la conurbation de Wuhan, centre historique de l’épidémie, sort lentement de cette dure quarantaine. Et les autorités sanitaires chinoises en savent beaucoup plus sur le danger que représente le SARS-CoV-2 (Covid-19 pour la maladie).
Voici les conclusions du Chinese Center for Diseases Control and Prevention, publiées fin février 2020:
Taux de mortalité du virus SARS-CoV-2 pour les personnes contaminées, par classe d’âge :
10-19 : 0,2%
20-29 : 0,2%
30-39% : 0,2%
40-49% : 0,4%
50-59 : 1,3%
60-69 : 3,6%
70-79 : 8%
+80 : 14,8%
Ces chiffres seront confirmés au cours du mois de mars par des études italiennes, françaises et suisses.

Elles précisent que les groupes à risque sont les personnes âgées, spécialement celles de plus de 65 ans, et les malades chroniques (diabète, obésité, cancer, etc.). Entrent dans cette catégorie des malades chroniques nombre de jeunes, qui forment les gros bataillons des décès du Covid-19 dans les classes d’âge de moins de 40 ans.
Nous constatons donc que les éléments les plus actifs d’une société, les plus précieux pour la bonne marche d’une économie, sont ceux qui sont le moins exposés aux effets négatifs du virus, ceux qui sont ou seront des porteurs sains, ou qui seront peu affectés par lui, sans séquelles.
A contrario, les groupes à risque, personnes âgées et malades chroniques, sont ceux que nous retrouverons dans les hôpitaux, dans les salles de soins intensifs, ceux qui conserveront des séquelles graves des assauts du SARS- CoV-2, ceux qui, pour certains, en mourront. Ils sont ceux qui occupent et surchargent les unités de soins intensifs et attirent l’attention des Médias, provoquant la réaction des hommes politiques. Les groupes à risque, dans le cas du SARS- CoV-2 sont les mêmes que dans le cas d’autres épidémies (grippes, autres coronavirus, climatiques …) ou d’événements climatiques dangereux (canicule).

C’est cette réaction des gouvernements occidentaux qui est à l’origine du collapsus de l’économie, et de l’effondrement des cours boursiers des entreprises cotées. Pris au dépourvu, sans stock de matériel destinés à la lutte contre les épidémies (masques, gants, tenues, …), ne pouvant disposer que d’un nombre restreint de lits d’hôpitaux en soins intensifs, se trouvant donc dans l’impossibilité de recourir aux méthodes adoptées avec succès à Taïwan et en Corée du Sud, la seule solution qui leur est resté, à l’imitation du modèle politico-social chinois, fut le confinement général de la population. Confinement dont nous voyons maintenant les effets sur l’économie réelle.
L’impact de cette crise sur les finances publiques, sur l’endettement et le refinancement des entreprises privées, sur les taux de chômage, sur le niveau des faillites d’entreprises, est trop lourd pour cette situation puisse perdurer longtemps.

Comment allons-nous sortir, sur le plan sanitaire, de la crise ? Selon les estimations des spécialistes, un vaccin ne sera pas disponible avant 12 à 18 mois. La seule solution qui demeure, par ailleurs adoptée par les gouvernements des Pays- Bas et de Suède, est la recherche de l’immunité collective. Lorsque 60 à 70% de la population, spécialement les classes d’âges les plus jeunes, aura croisé la route du virus, et développé les anticorps nécessaires, l’épidémie cessera naturellement. L’usage de thérapies nouvelles y aidera.Cette immunité collective ne pourra être atteinte dans le cas d’une poursuite de la situation de confinement imposée aux populations, ou très lentement. La solution la plus logique consiste donc en un confinement aménagé réservé aux groupes à risque, et en un retour à la normal pour les autres.
Cette solution commence à être mise en application. L’Italie envisage une sortie de confinement par étape, processus devant s’achever entre le 5 et le 16 mai.
Certains pays ne sont jamais entrés en confinement.
Les statistiques montrent que la plupart des pays connaissent une évolution de l’épidémie, dans le temps et le nombre de victimes, assez semblable. Une période de 40 jours est nécessaire pour parvenir à une diminution sensible du nombre d’infectés, puis, un peu plus tard, de décès. L’Asie, entrée plus tôt dans la crise, en sort maintenant. L’économie y redémarre. L’Europe, où la situation est devenue sérieuse vers la fin mars devrait commencer à en sortir vers le 10 avril (Italie 10 avril, Suisse 25 avril, France et Espagne 30 avril) L’Amérique du Nord, qui n’a été atteinte par le fléau qu’un peu plus tard, devrait voir le nombre de morts diminuer vers 10 mai.
Dans ce cas, avec un retour partiel à la normal, les bourses, qui réagissent toujours avec quelques semaines ou quelques mois d’avance sur la réalisation des événements, connaîtront une reprise. Quelle sera l’importance de ce rebond ?
Il est clair que le manque de secteur d’investissement profitable les années ayant précédé cette crise, l’existence de bulles sur les marchés d’actions et immobilier, ont projeté trop haut nombre de secteurs.
Mais, depuis le mois de février, un grand nombre de très belles entreprises, bien gérées, au modèle d’affaire solide, en pointe sur le plan technologique, ont vu leur cours de bourse baisser jusqu’à 50 %. La masse de liquidités injectée dans l’économie par les banques centrales avant et depuis le début de cette crise du coronavirus (Fed, BCE, …), d’autre part, fournit des munitions abondantes aux acteurs d’une reprise boursière. Il est donc probable que ce rebond des marchés boursiers sera puissant. L’investisseur, donc, doit rester attentif.
Quelques sources
- Etude chinoise sur les taux de décès par classe d’âge
- Levée prévue du confinement en Autriche, et sur les mesures pour éviter une seconde vague
- Immunité collective
- Vaccin disponible dans 12-18 mois, confinement « séquentiel et différentiel » (40 sec), les individus jeunes ne sont guère menacés par le SARS-CoV-2 (décès « extrêmement marginal ») (2mn50)
- Sortie de confinement en Italie
- Explosion du nombre de demandeurs d’emploi aux USA en mars. Très parlante démonstration des effets d’une épidémie sur une économie industrielle
- Douste-Blazy (médecin et ancien ministre de la santé français), interview : dureté des soins intensifs pour les +75 ans et hésitations des médecins réanimateurs (« tri »), efficacité de l’hydroxychloroquine pour faire chuter la charge virale chez les patients infectés par le SARS-CoV-2, intérêt a faire baisser cette charge virale (en 5-8 jours) plutôt que de faire entrer les malades en soins intensifs (20-23 jours), usage banal de la thérapie prescrite par le Dr. Raoult (Nivaquine et antibiotiques)
- Karine Lacombe, cheffe du service des maladies infectieuses de l’hôpital St Antoine à Paris. Interview. Sortie du confinement par étapes souhaitable (confinement « séquentiel et différentiel ») (40 sec), le chiffre des décès est un mauvais indicateur du pic de l’épidémie puisque les décès sont différés (1mn40), les individus jeunes ne sont guère menacés par le SARS-CoV-2 (décès « extrêmement marginal ») (2mn50), pas de re-contamination d’un sujet déjà infecté (présence d’anticorps) (4mn), utilité du masque pour éviter à un sujet contaminé de répandre son infection (5mn30), un vaccin contre le SARS-CoV-2 devrait être disponible dans 12-18 mois. 2.4.20 BAR
- Séquelles à vie pour les patients sortant des soins intensifs
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Positionnement Semaine du 30 mars au 5 avril 2020
Face à cette tragédie, sans précédent, nous maintenons une communication soutenue. D’une part, pour partager avec vous nos observations. De l’autre, pour vous accompagner au cours de cette crise incroyable où la réalité a dépassé la fiction. La situation n’est pas sans nous rappeler les chocs majeurs des attentats du 11 septembre 2001 ou encore les faillites et disparitions en cascade de grandes banques commerciales américaines comme Bear Stearns, Lehman Brothers, Merrill Lynch ou encore Wachovia en 2008.

Au cours de la semaine écoulée, de nombreux témoignages et images sur la situation médicale ont été diffusés. Ces informations dramatiques venant d’Espagne, de France, d’Italie ou encore
du pays contrastent avec les journées printanières offertes par une météo clémente. Elles ont le mérite de nous rappeler, au quotidien, que le risque pour la santé est bien réel. Que cela n’arrive pas qu’aux autres.
Dans le même temps, l’émergence sur YouTube et sur les réseaux sociaux d’une quantité de pseudos spécialistes auto proclamés nous piègent à entendre et à lire tout et n’importe quoi.
Aussi, nous invitons à consulter les sources officielles dont la valeur de l’information est validée, tel que celui de l’Office fédéral de la santé publique OFSP- BAG.
La saison des assemblées générales (AG) – Notre partenariat avec Actares
Les assemblées générales se tiennent, à huis clos. Pour beaucoup, elles seront retransmises en direct par le bais des sites internet des entreprises concernées. Nous recommandons d’exercer ses droits de vote. Les sociétés adressent directement leur convocation et matériel de vote, à l’actionnaire. Pour les investisseurs non inscrits au registre des actionnaires et pour les actions au porteur, les banques dépositaires s’en occupent. Nous tenons à votre disposition les rapports et recommandations d’Actares de qui nous sommes partenaires. Ensuite, nous participerons aux AG des sociétés Kudelski, le 15 avril, Meyer Burger, le 13 mai et Orell Füssli, le 20 mai 2020.
Un redressement boursier durable nous paraît encore prématuré
Il n’est pas question de tuer l’économie pour tuer le virus. Ni de sous-estimer la chute de l’activité économique. Le coup porté à la demande pourrait être de longue durée. Les ménages voudront opter pour un paradigme plus prudent. « L’offre pourrait également être réduite par une hausse du chômage et des faillites d’entreprises. Pour autant, la réponse des politiques publiques des pays développés a également été impressionnante. » Précise Jean- Baptiste de Exane BNP Paribas. Nous sommes d’avis qu’il est encore tôt pour se réjouir.
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Déterminer le pic de l’épidémie
Christophe Alexandre, analyste financier CFA, gérant.
Pour rappel, les décisions italiennes ont été les suivantes:
- 4 mars: fermeture des écoles dans toute l’Italie
- 8 mars: « confinement » très laxiste de 16 millions de personnes en Lombardie et autour
- 11 mars: « confinement » de toute l’Italie
- 12 mars: fermeture totale, et non plus seulement partielle, des cafés, restaurants et magasins non alimentaires
En l’état actuel de nos connaissances on suppose un délai de 18 jours entre la contamination et le décès éventuel.
La barre des décès sur 24 heures du 27 mars correspond donc à la politique en vigueur au 9 mars, c’est-à-dire un confinement très relatif de la Lombardie et des régions environnantes, ainsi que la fermeture des écoles dans l’ensemble de l’Italie.

On peut s’attendre à ce que ces mesures donnent de bons résultats, qui devraient commencer à se concrétiser dans la courbe ci-dessus sous la forme d’un plateau au niveau actuel, et ce jusqu’au 30 mars, lorsque les effets de la décision de confinement global du 12 mars se feront enfin pleinement sentir. On peut alors s’attendre à une chute très forte des décès sur 24 heures.
A prendre avec des pincettes, ces données chinoises indiquent que la normalisation dans la province d’Hubei n’a pas non plus été un long fleuve tranquille et l’évolution des décès sur 24 heures a également montré de fortes fluctuations autour de la « valeur plateau » :
L’historique des évènements en Italie est riche d’enseignements et permet d’extrapoler ce qu’il se passera en Suisse. La politique du Conseil Fédéral me semble adéquate.
L’activité économique pourrait donc reprendre très rapidement, moyennant des mesures d’hygiène relativement simples à mettre en place dans la plupart des entreprises et la tenue à l’écart des personnes les plus à risque. En particulier Vaud et Genève doivent relâcher quelque peu les interdictions afin de permettre aux entreprises de redémarrer leur activité au plus vite. Certaines décisions prises l’ont été sous le coup de l’émotion mais ne trouvent aucune forme de justification dans les statistiques italiennes que nous avons maintenant sous les yeux.
Il ne faut jamais perdre de vue que le virus n’a pour seuls moyens pour nous nuire que ceux que nous lui offrons par nos manquements à des règles très simples: respect d’un distance de sécurité de deux mètres entre les personnes, lavage des mains fréquents, ne pas se toucher le visage si l’on ne peut éviter un contact avec une surface non désinfectée, utilisation de cartes de paiement plutôt que de monnaies … Et surtout, le principal risque n’est pas le virus lui-même, mais bien la capacité limitée de prise en charge par le système médical. Nous devons et pouvons pour quelques mois intégrer dans notre quotidien les gestes qui préserveront ce dernier.
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Semaine du 30 mars au 5 avril 2020 – L’analyse économique
L’analyse économique
Philippe Paoly, économiste, enseignant, auteur et gérant.
L’heure est à l’urgence sanitaire, et pour beaucoup l’économie n’est pas forcément la priorité du jour. Toutefois, d’autres s’inquiètent tant pour leur entreprise que pour leur emploi.
Le Conseil fédéral estime actuellement que notre économie fonctionne à 80% de ses capacités. Les mesures prises en soutien aux PME nous semblent adaptées. Les possibilités de crédits représentent, sous réserve, plus d’un mois d’activité. Une entreprise à trois principaux types de coûts : un coût variable représenté par les marchandises ou prestations destinées à la vente, le coût du travail représenté par les salaires et les charges sociales, et des coûts fixes représentant des coûts structurels (loyer, leasing de machines, etc.). Les coûts variables étant par définition proportionnels au chiffre d’affaires, ils peuvent être pour l’essentiel exclu du raisonnement, et une PME sans activité doit faire face principalement au coût du travail et des coûts fixes, et c’est la proportion entre les deux qui est alors déterminante dès lors que l’on intègre les mesures de chômage partiel. Approximativement pour des coûts variables au tiers des ventes (hypothèse), si le coût du travail représentait l’équivalent des coûts fixes, l’entreprise peut tenir 2 mois grâce à l’aide fédérale. Si c’est le double, 3 bons mois. Si par contre c’est la moitié, c’est alors moins de 2 mois.
Au niveau fédéral, l’essentiel des mesures de contraintes économiques furent décidées mi-mars, ce qui signifie que dès fin avril certaines PME seront déjà en sérieuses difficultés et l’outil créateur de richesse commencera, sauf mesures complémentaires, à se détruire dès le mois de mai.
Rappelons ici trois évidences : la première est que la production dépend directement de la demande, et la demande dépend directement de la production au travers des revenus que cette dernière génère. Aussi une reprise dépend de trois facteurs essentiels : la confiance dans l’avenir pour que la demande et/ou la production augmentent, le crédit pour satisfaire le besoin de liquidité permettant à la demande et/ou à la production d’augmenter, et un outil de production opérationnel pour que le cercle vertueux puisse s’engager totalement. La deuxième est que chaque secteur à besoin de chaque secteur : même un hôpital a besoin pour fonctionner d’entreprise de livraison, de blanchisserie, de plomberie, d’électricité, d’informatique, de fabrique de textiles, de verre, de plastique ou de papier, et chacune de ces entreprises ou fabriques a besoin de toutes les autres pour elle-même fonctionner. Enfin la troisième est que sans revenus, sans recettes fiscales, sans cotisations sociales, toute intervention étatique, tout service public, toute prestation sociale devient impossible.
En bref, sans échange, tout s’arrête y compris les services publics, la création monétaire, les prestations sociales et l’action étatique. Toute activité économique, même réduite, est donc indispensable.
Nous avons toutefois la chance d’être dans une économie solide. Grâce à son tissu économique efficace, la Suissesse connait un taux de chômage bas, un endettement public faible et pas de déficit structurel. Cette situation offre ainsi à notre gouvernement une marge d’intervention que d’autres états n’ont pas, même si nous dépendons en partie des exportations. Si nous comprenons et soutenons les mesures sanitaires actuelles et sans disserter sur le potentiel choix entre Aujourd’hui et Demain, il n’en demeure pas moins que les restrictions économiques ne peuvent qu’être limitées dans le temps et qu’il est essentiel d’éviter toute déliquescence ou destruction du tissu économique. Une entreprise fermée l’est définitivement. Tout en respectant les consignes sanitaires, il nous paraît important que chacun continue, lorsque cela est autorisé et possible, à faire son travail, continue d’échanger, continue de régler ses obligations au mieux, afin de maintenir notre tissu économique en vie le plus longtemps possible, ceci dans l’objectif qui nous semble vertueux de préserver l’Après mais aussi de soutenir tous ceux qui sont maintenant privés d’activité, l’action des autorités et le financement des services publics y compris le système de santé.
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