L’entreprise qui est l’un des grands fabricants de panneaux solaires, principalement en Europe, compte profiter du plan américain massif de subventions destiné aux industries vertes – 1,8 trillons de dollars pour les énergies alternatives, cette année. Meyer Burger entend augmenter sa capacité de production de son usine en Arizona (USA) et créer 500 nouveaux emplois. Cette extension se fera en partenariat avec l’allemand spécialiste en énergie verte BayWa r.e. La nouvelle a été moyennement bien reçue sur les marchés financiers. C’est que l’entreprise bernoise n’a cessé de consommer du capital sans retrouver les chemins de la profitabilité depuis une décennie. On notera, par ailleurs, une communication souvent maladroite voire absente de la part du management.
Le producteur de modules solaires Meyer Burger a enregistré un bond des recettes sur les six premiers mois de l’année. Malgré tout, le semestre s’est terminé avec une perte nette de 64,8 millions, contre 41 millions un an plus tôt.
La perte opérationnelle (Ebit) s’est creusée à 56,1 millions, après 32,7 millions un an plus tôt. Alors que la société a mis en service de nouvelles lignes de production, les charges de personnel ont bondi de 42,2% tandis que les coûts opérationnels ont presque doublé à 31,2 millions.
En raison de la baisse des prix des modules solaires, Meyer Burger a dû ramener ses tarifs au niveau du marché. D’où une forte baisse des marges. En outre, des dépréciations exceptionnelles pour 13,0 millions ont eu lieu, détaille le groupe pour expliquer cette contre-performance.
Les ventes se sont envolées de 70,8% à 96,9 millions de francs, restant néanmoins en dessous des prévisions du consensus des analystes financiers établi à près de 130 millions.
D’une manière rapide et inattendue, la situation s’est dégradée en Europe. Les fournisseurs chinois (dumping) ont stocké 85 gigawatts de modules solaires dans les ports européens à la fin de l’année dernière, soit plus du double de la quantité d’installations photovoltaïques construites en Europe en 2022. Les prix des modules produits en Europe vont donc inévitablement s’effondrer si le marché n’est pas régulé, a expliqué le directeur.
Toutefois, l’entreprise ne remet pas en question l’existence des sites européens. L’entreprise ne prévoit ni de réduire ses effectifs ni de démanteler ses sites de production en Allemagne et en Suisse.
Accent sur les Etats-Unis
Comparé à l’Europe, la situation est plus avantageuse aux Etats-Unis, grâce à la loi Inflation Reduction Act et à d’autres systèmes d’incitation pour produire au sein du pays. L’entreprise bernoise peut se démarquer de la concurrence sur place grâce à sa technologie à haut rendement et à l’accent mis sur les modules et les cellules solaires.
Les contrats d’achat à long terme et à prix fixes rendent les activités plus sûres.
« Nous tablons sur une rentabilité élevée aux Etats-Unis dès que nos usines auront démarré, c’est-à-dire à partir de 2025 », a déclaré M. Erfurt.