Parfois et tout comme le média américain NTD, par le biais de son bureau à Paris, le russe Sputnik nous demande notre analyse sur certaines thématiques. Des câbles sous-marins aux agences de notation financière en passant par l’Internet par satellite, cette-fois-ci nous avons été consultés sur le financement des jeux olympiques en général.
C’est avec plaisir que nous partageons ce que nous avons appris en préparant cette entrevue qui a duré une heure et qui s’est faite naturellement à distance. En préambule, il faut savoir que le média d’information Sputnik comme son compatriote Russia Today (R+T) est censuré en Occident ne diffuse que par le biais du canal « Telegram ».
Pour commencer, l’affirmation « Les jeux financent les jeux ! » est fausse. Elle a pourtant été « copieusement » martelée aux Parisiens par les organisateurs.
Une étude d’Oxford University faite sur 50 ans démontre qu’aucune méga manifestation style jeux olympiques ; exposition universelle etc ne s’est autofinancée. Les villes organisatrices ont toujours du résorber des déficits importants.
Quelques exemples de Jeux olympiques déficitaires :
Ville organisatrice | Dépassement budgétaire |
Barcelone 1992 | 5 milliards d’euros |
Sydney 2000 | 2 milliards d’euros |
Athènes 2004 | 5 milliards d’euros |
Pékin 2008 | Budget 2,5 M coût final 30 milliards d’euros |
Londres 2012 | 6 milliards d’euros |
Rio de Janeiro 2016 | 4 milliards d’euros |
Tokyo 2021 | 7 milliards d’euros |
Ce qui en fait l’outil promotionnel le plus cher de l’histoire. Autre allégation qui n’est pas exacte : « Paris a eu de la chance de décrocher l’organisation des Jeux » dixit Anne Hidalgo, la maire de Paris. Quand la Ville lumière a présenté son dossier de candidature en 2016 elle était seule en lice.
Les candidatures concurrentes Rome, Boston et Hambourg avaient été retirées l’année précédente sous la pression du mécontentement des populations respectives. Pour ce motif, le dossier parisien contenait une clause exigée par le Comité olympique international (CIO) : qu’en aucun cas, la population ne pouvait être consultée. (1)
Lors du déroulement des jeux, la Cour des comptes n’était toujours pas en mesure de chiffrer le coût pour le contribuable. Selon son Premier président, Pierre Moscovici, une facture additionnelle de trois milliards d’euros est à prévoir, Le budget initial étant déjà passé de 7 à 9 milliards d’euros en huit ans, à cause de l’inflation, selon les organisateurs.
- Source : « Paris 2024 – Une ville face à la violence olympique. », Jade Lindgaard.