Une décennie de sous performance vis-à-vis du marché américain pour les actions européennes nous invitent à l’introspection et à explorer si un rattrapage est envisageable. Avec ces quelques lignes nous détaillons les facteurs qui expliquent le rebond du début de l’année pour cette classe d’actifs. En plus de comprendre il nous faut déterminer s’il est question d’une reprise durable. Il y a trois grands facteurs, selon nous, qui invitent à une position positive vis-à-vis des actions européennes.
Tout d’abord, les actions américaines, et notamment la Technologie qui pèse lourdement dans les indices de référence, a tendance à souffrir dans les phases de hausses de taux. Les valeurs technologiques sont structurellement chèrement valorisées et versent peu de dividendes. Dans un modèle d’actualisation des flux futurs mais aussi dans la réalité des marchés, leur cours de bourse est très vulnérable aux hausses de taux d’intérêts.
A l’inverse, en Europe, le poids plus élevé des financières tend à soutenir le marché dans les phases de hausses de taux. Lors du cycle de hausse des taux de 2003 à 2007, l’Europe avait connu une même phase de surperformance qui avait duré quatre ans (voir graphique). Ensuite, les rachats d’actions font leur grand retour en Europe. Selon les données Bloomberg, le volume des rachats d’actions pour l’indice « STOXX 600 Europe » s’élève à plus de 220 milliards d’euros en 2022, un record depuis 15 ans.
La tendance se poursuit en 2023 selon les estimations des analystes de Kepler Cheuvreux. Finalement, l’Europe connaît un mini-cycle de reprise économique. La baisse des coûts de l’énergie et les mesures de contingence mises en place pour éviter une crise énergétique permettent aujourd’hui à l’industrie allemande d’envisager l’avenir plus sereinement. Les résultats des enquêtes IFO en Allemagne, ou PMI plus généralement en Europe, montrent un rebond de l’activité économique en ce début 2023. Compte tenu de ces surprises favorables, la probabilité d’une récession a été revue à la baisse par le consensus des économistes. Cela a donné lieu à des révisions positives des prévisions de bénéfices pour les entreprises européennes en 2023 et 2024, ce qui devrait soutenir des actions sur le vieux continent.