Meyer Burger n’a plus le droit à l’erreur !

Mercredi dernier 30 octobre 2019, au Wankdorf, Berne, nous avons représenté les intérêts de nos clients et de nous-mêmes, à l’assemblée générale extraordinaire de l’équipementier solaire Meyer Burger. Nous avions déjà demandé la convocation d’une assemblée extraordinaire, en date du 26 juillet 2018. L’exercice 2018 étant très douloureux. Mis à part la dégringolade du titre boursier, l’absence de transparence comme d’une stratégie lisible de la part de la direction, l’entreprise a souffert un vol de brevet en Chine et la mise à l’index par la SIX – la bourse suisse – pour présentation des comptes non conforme.
Mercredi dernier 30 octobre 2019, au Wankdorf, Berne, nous avons représenté les intérêts de nos clients et de nous-mêmes, à l’assemblée générale extraordinaire de l’équipementier solaire Meyer Burger. Nous avions déjà demandé la convocation d’une assemblée extraordinaire, en date du 26 juillet 2018. L’exercice 2018 étant très douloureux. Mis à part la dégringolade du titre boursier, l’absence de transparence comme d’une stratégie lisible de la part de la direction, l’entreprise a souffert un vol de brevet en Chine et la mise à l’index par la SIX – la bourse suisse – pour présentation des comptes non conforme.
Quelques rappels sont nécessaires.
Le fleuron technologique fondé à Thun en 1953 n’a pas jamais versé de dividende, depuis son entrée en bourse le 23 novembre 2006.Le titre boursier valait alors CHF 4.40. Aujourd’hui, à 46 centimes on en est loin. Et le titre a été fortement dilué suite à une massive augmentation de capital. Ce qui veut dire qu’on serait plus près des 10 centimes si on s’était contenté de garder les actions initiales, sans participer à l’augmentation de capital. C’est que l’entreprise n’a jamais su rentabiliser son trésor technologique ni la tendance lourde de l’impératif climatique. Certes, l’agressif dumping chinois et la guerre commerciale sur l’acier ont rendu le marché rude. Néanmoins, le management n’a jamais brillé, pour autant. Entre une acquisition jadis dispendieuse en Allemagne, un partenariat aux Etats-Unis qui s’est terminé par un dépôt de bilan pour le partenaire et des dizaines de millions perdus pour Meyer Burger, la société bernoise n’a jamais rassuré sur sa consommation vorace de liquidités ni sur sa stratégie.
Dans ce contexte, Sentis Capital qui était déjà venu à la rescousse lors de la recapitalisation, fin 2016, a proposé un administrateur à titre gracieux en la personne de Mark Kerekes. La société d’investissement Sentis Capital a ainsi revendiqué une participation de 8,2% dans le fleuron technologique. Contrairement à l’avis du conseiller en droit de vote ISS et à celui émis par la fondation Ethos, nous étions d’avis qu’il était temps qu’une expertise non cooptée intervienne pour orienter le management sur le chemin de la création de valeur.Les propriétaires de l’entreprise sont, pour une majorité, des particuliers et ce que l’on appelle des petits porteurs comme vous et nous.Vu ce qui précède, nous avons exercé nos votes et ce que nous représentions dans ce sens. Finalement, l’AG, après une âpre bataille débutée, cet été, avec d’un coté la direction générale et le conseil d’administration et de l’autre Sentis Capital n’a soutenu la candidature Mark Kerekes qu’à raison de 12.43 % des suffrages. Il n’a donc pas été élu.
Pour sa part, Remo Lütolf, le nouveau président du conseil d’administration, venu de RUAG – entreprise active l’industrie de la défense et propriété de la Confédération helvétique – reprochait à Sentis Capital de s’être campé dans une posture de critiques non constructives. Sans jamais proposer une stratégie digne de ce nom. Autre point en défaveur de la candidature déchue étant que la société de participations est en mains du magnat russe Petr Kondrashev avec, toujours selon Remo Lütolf, un risque de transfert de technologies en défaveur de l’équipementier. Pour Lütolf, Meyer Burger est aujourd’hui bien positionné pour redresser la barre rapidement. Sa stratégie comprend une collaboration avec l’anglais Oxford PV et un partenariat avec le fabriquant norvégien de panneaux REC Solar. L’ambition étant d’être à la pointe de l’industrie solaire, tout en produisant à coûts avantageux.
À suivre…
- Publié dans Investissement