En droit international, la Russie – Etat souverain – a agressé son voisin l’Ukraine – Etat souverain également. On sait qui est l’agresseur et qui est l’agressé. Sur le plan humain, ce sont des milliers de familles qui sont anéanties. La tragédie est incommensurable. Sur le plan médiatique, ce conflit paraît plus important que les dizaines de conflits qui affectent chaque année la planète. Dans les faits, la guerre en Ukraine est le produit d’un conflit larvé qui a pris naissance, pour le moins, avec la « révolution » ukrainienne de février 2014 – la révolution de Maïden, derrière laquelle on retrouve la présence active de l’Administration américaine et de la Commission européenne. Pour d’autres encore, la crise aurait déjà germé depuis les avertissements de Vladimir Poutine – au milieu de la décennie 2000 – sur les élargissements répétés de l’OTAN à l’Est. Pour le capitaine français Juving-Brunet, le déploiement des missiles anti balistique au plus près des frontières de la Fédération de Russie met en péril la doctrine russe de dissuasion nucléaire. Dans l’imaginaire collectif russe existe alors le sentiment de « Nation assiégée. » Pour le colonel d’Etat Major Général suisse Jacques Baud, la mise en œuvre d’un décret promulgué par le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky le 24 mars 2021 pour la reconquête de la Crimée et le « nettoyage » du Donbass aurait mis le feu aux poudres…
« L’explication n’est pas la justification » Voltaire
Pour plus de deux tiers du Monde, la politique occidentale qui « ne » représente que 18% de la population mondiale (Canada, Australie, Nouvelle Zélande inclus) souffre d’un discours à double standard. Il semble normal de vendre les armes occidentales à l’Arabie Saoudite qui agresse et qui qui tape sur les populations civiles du Yemen depuis 2014 et il semble également normal de vendre des armes à l’Ukraine pour qu’elle se défende.
Sur les marchés financiers, le surplus significatif d’inflation provoqué par cette crise majeure a poussé tous les secteurs économiques dans de fortes baisses… sauf un : l’armement !
Pour Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’Alliance de l’Atlantique Nord (OTAN), ses membres ont déjà fourni à l’Ukraine une aide militaire d’au moins huit milliards de dollars. Sur le plan stratégique, le conflit ukrainien ressemble de plus en plus à une guerre par procuration conduite par l’Occident contre la Fédération de Russie. L’administration de Joe Biden ne le dissimule pas : « En Ukraine, il ne s’agit pas seulement de contenir la Russie mais aussi de l’affaiblir. » La population civile est la grande sacrifiée. L’Ukraine est le terrain de « jeu » d’un bloc occidental et de la Fédération de Russie. Cette dernière soutenue d’une manière ou d’une autre par les partisans d’un monde multipolaire. Au nombre desquels on retrouve la Chine et l’Inde. Mais aussi des pays comme l’Algérie (en disgrâce aux yeux des Etats-Unis sur le dossier du Sahara occidental) et une majorité d’états africains et d’Amérique latine.
Les locataires du Kremlin font évoluer leurs plans au gré des réactions occidentales. Rejoindre la Transnistrie (Moldavie) ; effacer tout accès à la Mer Noire et amputer significativement le territoire ukrainien tant à l’Est qu’au Sud sont les nouveaux objectifs. Le conflit ne cessera pas tant qu’il restera des obus, des missiles et autres munitions dans les mains des belligérants et il en reste beaucoup. Aussi, la crise risque de durer jusqu’à l’automne. Les marchés boursiers anticipent ce scénario.
Analyse : Meylan Finance
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