Dans ce contexte, il est logique que le président de la Fed (la banque centrale américaine) Jerome Powel ait annoncé le retour de l’inflation. Même si selon l’argentier ce n’est que provisoire. On attend un taux d’intérêt à 2 % pour la fin de l’année sur l’emprunt américain à 10 ans, contre 1.6 % aujourd’hui. En janvier 2020, juste avant la pandémie, nous étions à 1.8 %.

Ce n’est pas inquiétant en soi. La hausse des taux d’intérêts est plutôt justifiée étant donné les perspectives de très forte expansion budgétaire aux Etats-Unis. Ce qu’il s’agit de surveiller c’est la rapidité de ladite hausse. En seulement deux mois, elle fut de 0.7 %.
Eric Vanraes, de la Banque Sturdza : « Si les taux nominaux et réels devaient continuer sur leur lancée, la banque centrale US pourrait utiliser de nouveau sa boîte à outils pour éviter un resserrement trop brutal des conditions financières pour l’économie américaine. Sur les niveaux actuels, toute tension supplémentaire sur les taux longs sera certes dommageable pour les portefeuilles obligataires à duration élevée mais plus encore sur les marchés actions et les valeurs technologiques en particulier. »
Le danger devient concret pour les obligations existantes ; pour l’immobilier et finalement pour les marchés actions quand la hausse des taux d’intérêts est trop forte et/ou trop rapide. Les obligations actuelles en raison de perspectives plus avantageuses sur les futurs emprunts, sont délaissées. L’immobilier corrige en raison de la charge des taux hypothécaires qui augmente d’où une baisse de rendement. Et les marchés actions baissent en raison de la hausse du coût du crédit pour les entreprises. Toutefois, nous sommes d’avis que la phase actuelle correspond à une normalisation plutôt bienvenue. Des taux d’intérêts au planché voire négatifs incitent à des excès tant en matière d’endettement que de bulle spéculative. Pour autant, nous ne négligerons pas le risque latent pour les placements obligataires dans les portefeuilles que nous réduirons. Pour le moins, il s’agit de se positionner sur des échéances courtes.