Positionnement – Hiver 2020/2021 et perspectives 2021…
Ce sont les politiques publiques qui portent les cours boursiers et non plus les profits
C’est le monde à l’envers. Ce sont les politiques publiques – c’est-à-dire le gonflement des bilans des banquescentrales ou encore ce que l’on appelle la planche à billets – l’assouplissement monétaire (QE) – qui soutiennent les cours boursiers et non plus les profits des entreprises. Dans les faits, depuis la crise financière de 2008 – 2010, nous n’avons cessé d’évoluer dans cet environnement.

Cette fois, nos autorités monétaires battent tous les records. Et cela va durer en 2021. On y ajoute l’effet des vaccins et on comprend alors que l’euphorie boursière de novembre dernier n’était peut-être pas exagérée. C’était bien plusque l’effet Biden neutralisé par un Sénat républicain.
Néanmoins, la récente hausse boursière s’est concentrée sur seulement une centaine d’entreprises sur les 50’000 sociétés cotées. On peut se réjouir pour les principaux indices boursiers qui sont portés par les quelques locomotives technologiques et pharmaceutiques qui sont les grandes bénéficiaires de tout cet argent public.
Mais cela ne fait pas le beurre de toutes les autres qui reflètent au plus près la réelle santé de l’économie réelle. C’est-à-dire, la convalescence. « La plupart des investisseurs sont convaincus qu’un fort rebond de l’activité est probable en 2021 et 2022. Le principal sujet de débat est maintenant le rythme de la normalisation des politiques publiques. Beaucoup craignent que le moindre signal d’une baisse de la stimulation soit perçu négativement par les marchés boursiers. Nous pensons que ces inquiétudes sont prématurées. Bien que l’appétit pour le risque puisse refluer à court terme après le fort rebond de ces deux derniers mois, le resserrement des politiques semble encore lointain. Les nouvelles orientations de la Réserve fédérale (Fed) sur les achats d’actifs suggèrent que son QE sera maintenu à son rythme actuel tout au long de 2021. Le président de la Fed, Jerome Powell souhaiterait un chômage plus proche de la normale avant de réduire le QE. Selon les prévisions de la Fed, cela ne devrait pas se produire avant 2022. » (1)
1) Vue Macro : Les craintes d’un durcissement des politiques sont prématurées, Jean- Baptiste Pethe, Chef économiste, Exane BNP Paribas, 18 décembre 2020 ;
Quelques grandes tendances pour 2021…
Dans cet environnement de marchés boursiers soutenus par les banques centrales avec des taux d’intérêts très bas voire négatifs, il reste à savoir dans quoi il faudra être investi.

Les mégatendances suivantes ressortent de plusieurs études :
1) L’essor des robots et de l’intelligence artificielle
Grâce à l’augmentation de la puissance de calcul et l’accès à des données toujours plus nombreuses et complètes, l’intelligence artificielle (IA) a fait son entrée dans de multiples industries.
2) Le creusement des inégalités
La mondialisation a laissé de côté une part grandissante de la population. Le recours à la planche à billets par les banques centrales a certes permis de sauver de nombreuses entreprises de la faillite et maintenu le système financier à flot. Par contre, la création de richesse a davantage rémunéré le capital que le travail, creusant le fossé entre les plus riches et les plus pauvres. La crise du COVID-19 n’a fait qu’accroître le dangereux déséquilibre. Les frustrations croissent et les populismes grandissent. Cette mégatendance pourrait bénéficier aux secteurs et entreprises qui produisent de manière locale ainsi que les valeurs liées à l’industrie de la sécurité et la cybersécurité (Prosegur, Leonardo, etc.)
3) Les infrastructures
Le besoin de rénovation d’infrastructures existantes ou de nouvelles installations est important tant aux Etats-Unis que sur le vieux continent. La transition énergétique soutient la tendance. Entre autre, on pense au développement du rail (Vinci ; Siemens ; ABB ; Alstom voire CRRC).
4) Les « Millenials »
Les « Millennials », aussi communément appelés la Génération Y , sont les personnes nées dans les années 1980 et le début des années 1990. Cette catégorie d’âge représente 50% de la population mondiale dont une grande partie dans les pays émergents. Ils ont pour point commun le fait d’avoir grandi en pleine évolution technologique et numérique.
Cette génération est également très soucieuse de l’écologie, du développement durable et des grandes questions de société telles que la diversité. Il est donc assez naturel pour les « Millenials » de favoriser les investissements dans les entreprises tournées vers la transition énergétique, qui respectent les critères ESG (environnement, social, gouvernance), les valeurs technologiques, les véhicules électriques, les loisirs et la santé.
5) La « Silver Economy »
La population est vieillissante. Dans un pays comme le Japon, les décès sont plus nombreux que les naissances et l’immigration n’est pas suffisante pour combler le déficit démographique. Le pourcentage de la population mondiale âgée de plus de 65 ans a augmenté depuis la guerre, créant une économie dite « argentée ». De nouveaux besoins apparaissent. Les principaux bénéficiaires de cette tendance sont les entreprises de biotechnologie qui ciblent les maladies liées à l’âge tel que le diabète, l’arthrite et le cœur mais aussi les entreprises impliquées dans les loisirs et l’accompagnement de la personne. (2)
2) Points de vue, Investissements thématiques : les 5 mégatendances de 2021, Valérie Noël, FlowBank, dans allnews, 7 décembre 2020 ;
Le bémol, en plus de l’évolution de la pandémie, est le retour à la réalité…
Le 16 décembre, l’économiste indépendante Véronique Riches-Flores nous le rappelle : « La confiance des consommateurs n’a guère décollé ces derniers mois et piétine toujours sur ses bas niveaux du début de 2014, en partie du fait de la lenteur du rattrapage du marché du travail sur lequel manquent toujours 10 millions d’emplois par rapport à la situation d’avant crise. » (3)
Ne pas brader son or ! Dans cet environnement encore marqué par un degré d’incertitude sans précédent au cours duquel même la poursuite du mouvement de rotation cyclique pourrait s’accompagner d’un retour en force du métal jaune, ainsi que cela a pu s’observer par le passé. (4)
3) La consommation américaine à nouveau dans le rouge, Véronique Riches-Flores, 16 décembre 2020 ;
4) Rien n’oblige à vendre son or, même en vue d’une plus grande rotation sectorielle en 2021, Thomas Bauer, 18 décembre 2020.
Les fusions et acquisitions (M & A) vont se poursuivre en 2021*
On l’a déjà évoqué en novembre dernier. Entre l’argent bon marché à profusion, les gagnants de la Covid-19 ont à leur portée une quantité de sociétés dites de « la vieille économie » qui ont été bradées à la bourse. T ous les ingrédients sont réunis pour accélérer le mouvement.

L’un des nombreux exemples est le rachat de « The Washington Post » par le patron d’Amazon, Jeff Bezos.
Les secteurs concernés sont principalement les banques, rumeurs en cours sur le couple BBVA et Banco Sabadell et qui bénéficie de l’encouragement explicite de la Banque centrale européenne ; le luxe (Hugo Boss) ; les médias ; l’énergie et les services aux collectivités. Le dossier du moment est français Véolia – Suez. La thématique devrait être exploitée par le biais de la diversification : un fonds de placement ; un ETF ou autre solution structurée.
Le marché britannique n’est pas dénué d’intérêt
Entre l’an prochain et le printemps 2022, le rattrapage des actions britanniques devrait être durable. Ce marché – le FTSE 100 – qui a perdu (– 19 %) cette année se trouve, avec l’Espagne, dans les plus mauvais élèves du continent.

Conjugué à une forte pression sur la livre sterling, des opportunités très attractives apparaissent. On pensera au pétrolier BP qui a pris le virage à marche forcée des énergies renouvelables et veut devenir neutre en carbone d’ici 2050.
Au cours actuel, l’action distribue un dividende confortable de 9 %. Vodafone se trouve, pour sa part, dans un mouvement de concentration significatif du secteur et distribue 6.5 % en dividendes.
Le groupe pharmaceutique GlaxoSmithKline (deuxième groupe pharmaceutique mondial : traitement des maladies respiratoires (67.5 % du CA), de l’infection par le VIH (27,7 %), troubles du système immunitaire (3.5 %) et Covd-19, est incontournable. Le dividende actuel est de près de 6 %. Pour autant, nous recommandons de diversifier, le cas échéant, l’entrée sur ce marché par le biais de la diversification : un fonds de placement ; un ETF ou autre solution structurée.

« Nous vous présentons nos meilleurs voeux pour ces fêtes, en santé, et une lumineuse année 2021. »
François Meylan
Information : info@meylan-finance.ch
Lettre format PDF : Positionnement décembre 2020 – Les perspectives 2021
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