2020, une année qui nous invite à redécouvrir l’économie réelle !
Nous ne nous attarderons pas sur l’élection ce jeudi du 46ème président des Etats-Unis. Si ce n’est pour appeler de nos vœux que le résultat des urnes soit sans appel, dans un sens comme dans l’autre, pour éviter une polarisation encore plus forte de la société américaine.

La tension outre atlantique n’ayant pas atteint un tel niveau de crispation depuis plus d’un siècle. Soit avec le 16ème président des Etats-Unis Abraham Lincoln. Ce que l’on retiendra, en termes de marchés financiers, est que Joe Biden a annoncé qu’il n’écartait pas un nouveau confinement si nécessaire pour contenir la propagation de l’épidémie.
A contrario, depuis 1930, Wall Street se porte toujours globalement mieux avec les administrations démocrates que républicaines. Les statistiques existent pour le confirmer. Ce qui n’est pas anodin. Le capitalisme sauvage où l’Etat est présenté comme le problème n’est, dans les faits, pas la panacée pour les marchés boursiers. Pour notre part, nous n’avons cessé, tout l’été, de recommander une posture attentiste, en termes de placements. A ne pas renouveler automatiquement les échéances. A privilégier les liquidités. Jeudi et vendredi derniers nous ont donné raison. La crise pandémique, même si comme pour toutes les grandes crises antérieures, sera tôt ou tard contenue n’est pas terminée. Le choc encaissé en mars dernier nécessite au bas mot 18 mois avant d’entrevoir une embellie économique concrète. D’ici là, la discipline reste le maître mot. On profitera des séances boursières fortement baissières. Pour renouveler et étoffer nos placements. De manière personnalisée et au cas par cas. Ce ne sont pas les liquidités qui doivent motiver les investissements. Ce sont les opportunités. Quant à la pandémie, nous abordons tous cette recrudescence plus avisés et plus expérimentés.
(1) Les banques centrales devraient être en mesure d’éviter une volatilité excessive des marchés, mais les gouvernements seraient inspirés de soutenir encore d’avantage les entreprises. C’est aussi l’affaire de tous. Consommons local !
Immobilier ; un long hiver s’annonce pour les surfaces de bureaux et de vente
Pixel : Neuchâtel, 24 octobre 2020
En période d’incertitudes, mieux vaut investir dans la pierre dit-on souvent. Pourtant, comme c’est le cas pour beaucoup de secteurs d’activités, le marché immobilier évolue de manière très contrastée. Si l’immobilier résidentiel a, jusqu’ici, bien résisté, les surfaces de bureau et de vente subissent la crise de plein fouet. Ainsi, l’indice SXI Swiss Real Estates (CHRES) est en recul de – 18% cette année. La crise sanitaire ne fait qu’appuyer sur une tendance de fond déjà relevée en 2016. Il y a quatre ans la Fédération des Entreprises Romandes à Genève (FER) relayait l’étude de Sara Carnazzi Weber, responsable de la recherche économique de Crédit Suisse.

En substance, on y apprenait que la part croissante du commerce en ligne ; la flexibilité de l’aménagement du temps de travail au bureau et la délocalisation de centres administratifs vers des cieux fiscalement plus avantageux généraient de sombres perspectives pour l’immobilier commercial.
Cette année, le télétravail, communément le home office, accentue le phénomène. Celui-ci va bouleverser les politiques et les plans d’affectation urbains. La question sera alors comment réinventer l’utilité de ces nombreux espaces vacants.
(2) Pour l’heure, deux facteurs noircissent encore plus les perspectives du secteur : I) L’absence de visibilité quant à l’horizon de sortie de la crise ;
II) Plus fondamentalement, c’est la transformation des habitudes de travail.
Les principaux inconvénients du home office constatés cette année 2020 tant avec les banques qu’avec les administrations sont : des courriers postaux qui se perdent ; ou qui tardent à parvenir à leurs destinataires ; des erreurs dans l’exécution des ordres (exemple, l’ordre n’est pas exécuté ou il est passé à double, suite à un défaut de coordination entre collègues qui sont en télétravail).
Apple, la mise à l’épreuve de la 5G et du réveil des consommateurs…
Apple, mastodonte, roi du changement de nos vies, serait-il sur le point de devenir moins sexy ? Avec ce qu’il présente comme la nouvelle génération de réseaux mobiles, Apple prend le risque de décevoir. Vanter les mérites de la 5G aujourd’hui, ce qu’Apple ne cesse de faire, n’a guère de sens.

Ces réseaux sont à l’état embryonnaire et loin des promesses annoncées en termes de vitesse de transmission des données. Le géant américain mise tout sur la «5G » pour vendre son iPhone 12 qui n’apporte rien de nouveau. Si ce n’est d’être compatible « 5G ».
Le nouveau modèle proposé à un prix plus élevé – politique fidèle à l’entreprise – sera nu ! C’est-à-dire, sans chargeur ni auriculaires. Le leader de Cupertino, en Californie, souhaite ainsi afficher le penchant écologique qu’il vient de se découvrir. Apple entend ainsi lutter contre le réchauffement climatique.
Encourager ses clients à utiliser les chargeurs et auriculaires des modèles précédents. Seulement voilà, l’achat d’un adaptateur sera nécessaire pour utiliser les anciens chargeurs. C’est sans compter l’obsolescence programmée. Soit l’ensemble des techniques par lesquelles le metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d’un produit pour en augmenter le taux de remplacement. Alors que des compétiteurs performants et fiables coréens et chinois convoitent le marché des smartphones, survendre une 5G ultrarapide qui n’existe qu’en théorie est prendre le consommateur pour un imbécile. Les opérateurs télécoms ont encore des milliards à investir pour faire progresser leurs réseaux. Et tous ne sont pas pressés à le faire. C’est le cas de Bouygues. Parce qu’aucune application ni aucun service, n’a besoin de bande passante très large.
La 4G et la 4G + font parfaitement l’affaire, notamment pour tous les services de streaming. Dans les faits, les consommateurs n’ont rien demandé et n’attendent pas vraiment quelque chose de cette technologie (3).
Des fusions et acquisitions (M & A)* dans le secteur bancaire au menu
*M&A = acronyme pour Mergers and Acquisitions
Le mouvement n’en est qu’à ses débuts. Les rumeurs entourant le possible rapprochement des deux grandes banques suisses UBS et CS Group nous rappellent que la thématique des fusions et acquisitions dans le secteur bancaire est plus que jamais d’actualité.

La dernière fois était lors de la crise financière de 2008. A ce titre, la Banque centrale européenne (BCE) vient d’achever une consultation portant sur la consolidation des banques sur le Vieux Continent.
Si l’objectif premier est de minimiser l’impact des taux bas sur les bilans et la rentabilité des établissements financiers, faire face aux prochains défauts de paiements provoqués par la pandémie COVID-19, dans l’économie réelle, impose l’urgence aux rapprochements. Après les fusions annoncées des espagnoles CaixaBank et Bankia ; des italiennes Intesa Sanpaolo (1ère du pays) et UBI Banca (4ème); l’intérêt du Crédit Agricole sur la milanaise Banco BPM, on parle également de la française Société Générale qui est particulièrement sous- cotée en bourse. Elle se paie seulement 0,2 fois sa valeur d’actif net contre une moyenne de 0,5 pour le secteur. Ce qui est déjà très avantageux mais qui est justifié par les difficultés rencontrées depuis la dernière crise financière. Nous ne manquerons pas de souligner les pourparlers actuels entre les espagnoles BBVA et Banco Sabadell et les rumeurs outre-manche entourant Barclays et le géant britannique HSBC Holding. Celui-ci, empêtré dans des affaires de financement du crime organisé, a vu son cours boursier ramené au niveau de 1995 !
Ce qu’il faut savoir : le cours de l’action de l’entreprise rachetée s’apprécie généralement plus que celui du concurrent qui rachète. Mieux vaut s’intéresser aux « cibles / proies.»
(4) Quels sont les avantages concurrentiels clé recherchés dans une fusion bancaire ? Le renforcement des fonds propres permis par des économies d’échelles importantes telles que la réduction du réseau de distribution (agences) la diminution de l’effectif (principalement les doublons).
Les vents contrariants sont (4) : les taux d’intérêts négatifs ; les frais de régulation toujours plus onéreux (tels que Bâle III) ; les nouveaux moyens de paiement ; les crypto monnaies ; les fintechs et les néo- banques. Pour autant, nous ne privilégions pas cette thématique. Nous la suivons et l’implémenterons de cas en cas.
Notes :
1) Vue Macro : Sommes-nous prêts pour le confinement 2.= ?, Jean-Baptiste Pethe, Exane BNP Paribas, 31 octobre 2020 ;
2) Editorial, Immobilier de bureau : le passage à vide se prolonge, Yves Hulmann, allnews, 27.10.2020 ;
3) Apple, un marketing très risqué sur la 5G, Anouch Seydtaghia, Le Temps, 18 octobre 2020 ;
4) Le retour des fusions acquisitions bancaires, Zonebourse, le 9 octobre 2020.
Avec nos meilleurs et dévoués messages
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François Meylan